Progrès génétique : " ton univers impitoyable..."
DHS, VAT, CTPS… Derrière ces sigles se profile une démarche sans pitié d’évaluation des variétés, qui permet de mesurer leur apport réel comparé aux meilleures déjà sur le marché.
Les jeunes premiers doivent démontrer en quoi ils dépassent leurs aînés, condition incontournable pour voir leur nom figurer sur le très officiel catalogue français des plantes fourragères et accéder ainsi au marché français. Vincent Gensollen, secrétaire technique de la section plantes fourragères et à gazon du Comité technique permanent de la sélection, est au cœur de ce système. Sa mission ? « Animer les rencontres entre les quatre familles professionnelles qui constituent le comité technique : obtenteurs, recherche publique, représentants des agriculteurs et administration ».
Nouveaux critères dans les deux années à venir : la digestibilité et la teneur en protéines
Un comité qui ne se contente pas de valider les inscriptions au catalogue officiel, puisqu’il discute aussi des évolutions des règles d’inscription. Car la sélection végétale est tout sauf figée ! La DHS (pour distinction, homogénéité et stabilité) et la VAT (pour valeur agronomique et technologique) comportent une bonne vingtaine de curseurs qui vont être adaptés, au fil des années, en fonction des attentes du marché ou de la société. « En 2003, le comité a validé des règles d’inscription qui ont changé assez radicalement la donne. Des aspects essentiels ont été davantage pris en compte comme la pérennité, la répartition du rendement sur l’année, la résistance aux maladies, la souplesse d’exploitation…
La sélection est très tonique, souligne Vincent Gensollen. Le renouvellement des variétés est constant, particulièrement sur les ray-grass anglais, les ray-grass italiens, le dactyle. » Une sélection qui s’apprête à tenir compte d’un nouveau critère qui devrait être introduit dans les deux années à venir : la digestibilité et la teneur en protéine. « Nous disposons maintenant des techniques d’analyses qui permettent de passer de l’aspect purement quantitatif du fourrage aux critères qualitatifs. » Une information attendue avec impatience, car, au final, l’important c’est la production animale suite à la consommation du fourrage.
DHS et VAT en bref
Les variétés sont observées trois années, voire quatre si nécessaire pour les critères DHS. Il s’agit, sur la base des caractéristiques observées et de leur capacité à les fixer, d’assurer leur identification, y compris pour garantir leur propriété intellectuelle. Dans 95 % des cas, les variétés passent cette épreuve. Il n’en va pas de même pour la VAT : une variété sur deux est recalée !
C’est qu’il faut vraiment faire la démonstration de ce qu’on apporte de mieux par rapport à des témoins qui ont déjà fait leur preuve sur des critères comme le rendement, sa répartition dans le temps, l’alternativité, la résistance aux maladies, la souplesse d’exploitation, la pérennité, la flexibilité du feuillage ou encore la remontaison.