Section Fourragères du Gnis : là où sélectionneurs et éleveurs échangent...
Près de 15 années sont nécessaires à la création d’une variété fourragère. Comment les sélectionneurs peuvent-ils intégrer et surtout anticiper les besoins des utilisateurs ? Quel peut être l’apport de la section Fourragères du Gnis dans ce domaine ? Quelles sont, par ailleurs, ses principales missions ? Réponses de son Président, Claude Tabel.
« Avant qu’un lot de semences certifiées arrive chez l’utilisateur, il s’est déroulé de nombreuses étapes. La Section fourragères du Groupement national interprofessionnel des semences et des plants (Gnis) contribue à ce déroulement en participant à la définition des critères d’inscription des variétés au Comité technique permanent de la sélection (CTPS) ainsi qu’au cahier des charges pour la production des semences certifiées. Toute la filière est représentée dans cette section : semenciers, agriculteurs multiplicateurs et bien sûr les utilisateurs, au premier rang desquels les éleveurs. Ils vont, ensemble, exercer un rôle d’interlocuteur du ministère de l’Agriculture sur les critères d’inscription et de certification, deux volets essentiels à la qualité des semences certifiées.
Un espace privilégié d’échanges
Le Gnis intervient aussi sur des questions techniques d’intérêt général. Je prendrais l’exemple, pour les fourragères, de la mise au point de solutions pour pallier à la diminution des solutions herbicides en production de semences. Un autre volet recouvre la promotion des semences certifiées. Communication écrite, via ce magazine et le site herbe-actifs.org, présence sur des salons, mise au point d’outils de choix de variétés avec l’herbe- book…, les initiatives sont nombreuses. Elles permettent aux représentants des éleveurs de faire valoir leurs besoins et aux sélectionneurs de mieux les intégrer. Ce n’est certes pas le seul espace de contacts avec les agriculteurs. Chaque entreprise de sélection dispose de son réseau avec la distribution, la prescription, les instituts techniques.
Douze à quinze ans pour créer une variété
Il est important de disposer d’un maximum d’informations et d’anticiper sur les besoins des éleveurs. Les semences fourragères présentent le cycle de sélection le plus long, avec pratiquement douze à quinze ans pour mettre au point une variété !
Nous travaillons beaucoup sur la performance, la productivité des fourrages, leur qualité (comme la digestibilité et l’appétence), la tolérance aux maladies et la souplesse d’exploitation. En plus de ces critères, de nouveaux aspects sont travaillés pour les variétés de demain. Il s’agit notamment des associations entre espèces, tenant compte des critères sol, climat, tolérance à la sécheresse. La sélection s’attache aussi à l’amélioration de la productivité et de la qualité des semences. Augmenter la production de semences par hectare, c’est contribuer à la compétitivité de la filière grâce à une semence au meilleur prix pour l’éleveur. Un nouveau champ se développe également avec toutes les technologies autour de la semence. Plus que jamais la semence est un investissement, une promesse de récolte. »