Le progrès génétique : du concret +250 kg de lait/ha !
L’évolution en ray-grass anglais, par exemple, fournit 0,3 t/ha de matière sèche en plus tous les 10 ans. Quel en est l’impact sur la production de lait ? La qualité du fourrage a-t-elle un rôle à jouer ? Rémy Delagarde, de l’Inra de Rennes, s’est penché sur ces questions.
Les essais de l’Inra et de l’ACVF (1), l’ont montré : en moyenne, sur les 40 dernières années, l’amélioration des variétés fourragères a permis un gain de rendement de 0,3 t de matière sèche tous les 10 ans. En conditions réelles, si l’on considère qu’en moyenne 80 % du fourrage est valorisé, cela représente en réalité 0,25 t de matière sèche ingérée en plus par hectare. Les données scientifiques indiquent qu’un kilo de RGA ingéré équivaut à un kilo de lait produit.
Ce qui, pour 0,25 t de MS consommée conduit à un potentiel de production supplémentaire de 250 kg de lait par hectare. Ce gain permet de supporter en partie le progrès génétique animal (augmentation de la capacité d’ingestion), mais peut aussi permettre d’augmenter le chargement. Ceci est particulièrement intéressant dans les systèmes où l’herbe occupe une place prioritaire. En conclusion, le choix de variétés fourragères parmi les plus récentes permet facilement et à tous d’accéder à un potentiel supplémentaire identifié en volume et en qualité.
La qualité du fourrage : un rôle à jouer
La digestibilité de la matière organique (DMO) progresse quant à elle de 0,5 point tous les 10 ans. Ce gain de DMO accroît directement la valeur énergétique (UFL) et l’ingestibilité de l’herbe. Ceci permet d’augmenter la production laitière ou d’économiser du concentré. Ainsi, un point de DMO supplémentaire implique en moyenne un gain de 0,5 kg de lait par vache et par jour. Le potentiel de production supplémentaire lié à la qualité est donc de 0,25 kg de lait/vache/jour de pâturage. Le progrès génétique des variétés fourragères impacte ainsi directement sur la production de chaque animal.
Et si on chiffrait tout ça ?
Pour une saison de pâturage de 120 jours et avec une mise à disposition moyenne de 0,4 ha par vache, dans les conditions de conduite optimale, le potentiel de gain dû au progrès génétique est :
- - pour le rendement, de 250 kg x 0,4 ha, soit 100 kg de lait,
- - pour la qualité, de 0,25 kg x 120 jours, soit 30 kg de lait.
Le gain potentiel de production est donc lié pour ¾ au gain de rendement et pour ¼ au gain de qualité.