Pour le sursemis, il y a plein d’outils...
Optimiser ses surfaces fourragères grâce au sursemis, oui, mais avec quel outil ? Spécifiques ou adaptées, les solutions ne manquent pas. Témoignages de trois éleveurs.
Avec son semoir Aitchison GrassFarmer, FrédéricRichard réalise les sursemissur ses prairies permanenteset implante en direct sesprairies temporaires, céréaleset cultures dérobées
Installé en Gaec avec sa mère et son frère à Andelaroche (Allier), Frédéric Richard compte, dans son exploitation, pour le troupeau de 200 vaches allaitantes, 170 ha de prairies permanentes et 85 ha de prairies temporaires. Séduit par le semis direct, il a investi en 2012 dans un semoir Aitchison GrassFarmer de 2,70 m.
Des semoirs spécifiques…
« L’outil, simple, est léger, de faible encombrement, très peu tirant. Il est très bien adapté au sursemis puisque créé pour cela en Nouvelle-Zélande », précise l’éleveur. Chaque année, entre 10 et 15 ha de prairies permanentes sont sursemées, selon les dégâts liés à la sécheresse et constatés mi-août. Avec son semoir, Frédéric Richard implante les prairies temporaires en direct sur chaumes de céréales, les céréales en direct sur les prairies vieillissantes détruites par désherbage chimique, et des cultures dérobées, mélanges de trèfles, entre deux maïs. Seuls regrets : « une trémie trop petite pour les semis de céréales et un dégagement insuffisant sous le châssis ». Raisons pour laquelle l’éleveur va tester le nouveau semoir Simtech T-Sem Grass, qui réduit les risques de bourrage et présente une trémie plus grande.
De son côté, Monsieur Bouvier, éleveur de génisses charolaises en Mayenne, a préféré opter pour l’outil régénérateur de prairies Carré Prairial, associé au semoir « à la volée » Semloc. Avec, il entretient ses 15 ha de prairies de ray-grass anglais et de trèfle blanc renouvelées tous les cinq ans, et réalise un sursemis si le ray-grass manque. « Le semis à la volée, de 10 à 20 kg/ha, dépend de l’état observé des prairies. Un passage de rouleau est réalisé aussitôt, pour obtenir un bon contact terre-graines », précise l’éleveur.
… ou adaptés
Pour réaliser ses sursemis, Pierre Deldycke n’a quant à lui pas acheté de matériel neuf. Il a adapté son vieux semoir. « J’ai abandonné la herse rotative, placé à l’arrière le vibroculteur dont j’ai modifié les dents, et installé le semoir dessus », explique l’éleveur installé à Helfaut (Pas-de-Calais). Il peut ainsi, en un passage, réaliser un sursemis et rénover chaque année cinq de ses 35 hectares de vieilles prairies passées en bio en 2010. Il gagne alors 3, voire 4 tonnes de matière sèche à l’hectare, en apportant tous les cinq ans du trèfle blanc, hybride et violet, du ray-grass hybride, du dactyle et de la fétuque. Car certaines de ses prairies sont parfois inondées, d’autres compactées ou encore surpâturées.
« Le combiné obtenu est plus petit, moins lourd, et me sert également à semer mes céréales », précise Pierre Deldycke, satisfait de son outil économique et polyvalent. Pour améliorer la couverture du sol et limiter le développement des adventices, l’éleveur prévoit, avec son conseiller, d’améliorer encore le combiné. « Un semis à la volée, à raison de 5 kg/ha, peut être réalisé à l’avant, pour compléter le semis en ligne de 20 kg/ha conduit à l’arrière », note Fabien Leleu, conseiller spécialisé fourragères pour BPS Appro. La roue de réappui nécessite quant à elle un réglage précis pour obtenir un semis à 1 cm de profondeur.