Au printemps, fissurer une prairie booste la pousse de l’herbe

Réalisé dans de bonnes conditions météorologiques, un passage de fissurateur au printemps relance la productivité des prairies. Si la prairie est détruite, la fissuration facilite le désherbage chimique et semble aussi bénéfique au maïs qui suit.

Est-ce que fissurer la prairie est bénéfique à la pousse de l’herbe et au maïs qui suivra ? Pour le savoir, des essais ont été conduits en 2021 à la ferme expérimentale de la Blanche Maison (50) (1). Sur des prairies tassées et vieillissantes, la fissuration aide à leur aération, favorise l’infiltration de l’eau et la prospection par les racines. Pour être pleinement efficace, elle doit être réalisée dans un sol ressuyé. Dans un sol trop humide, le passage des dents peut créer un lissage latéral, défavorable à la prospection racinaire.

L’essai a été conduit sur une prairie multi-espèces de longue durée, exploitée en pâture avec de la fauche occasionnelle. Cette prairie devait être rénovée car sa productivité comme la qualité de sa flore diminuaient. L’intérêt de la fissuration a été testé, sur une première partie de la parcelle, pour prolonger la durée d’exploitation de la prairie mais aussi, sur une deuxième partie, sur un maïs, implanté en semis direct après destruction chimique.

Début avril, la fissuration a été réalisée avec le fissurateur à dents droites Actimixt. Le passage du fissurateur a été réalisé le lendemain d’une journée pluvieuse après un mois de période sèche. Sur la partie prairie de l’essai, la première fauche a été réalisée début juin. Le redémarrage après cette fauche a été visiblement différent entre la partie fissurée et celle qui ne l’a pas été : 7,37 cm d’herbe pour le témoin, 9,53 cm pour la partie fissurée. Lors de la fauche de fin juillet, les rendements ont été de 3,5 TMS/ha et de 4,3 TMS/ha.

Le passage du fissurateur au printemps semble donc profitable pour relancer la productivité de la prairie. Une meilleure productivité pourrait s’expliquer par une meilleure minéralisation de la matière organique, permise par la fissuration. Pour être pleinement efficace, la fissuration demande une anticipation et doit se faire dans des conditions optimales d’humidité du sol. Reste à voir l’évolution dans le temps, de la flore et de la productivité de la parcelle.

Effet bénéfique pour le maïs suivant

En parallèle de l’observation sur prairie, une autre partie de la parcelle a été implantée en maïs le 11 mai. Y ont été comparé deux variétés et deux semoirs, un semoir monograine et un semoir à céréales. Les deux variétés et les deux modalités de semis ont été testées à la fois sur la partie non fissurée et sur celle qui l’a été. Une meilleure levée a été observée avec la variété 1 et le semoir à céréales. La fissuration n’a pas semblé avoir d’effet sur la levée mais la prairie a été moins bien détruite dans la partie non fissurée. Au final, les rendements montrent de meilleurs résultats sur les bandes fissurées. Sur la partie non fissurée, le rendement varie de 9,4 TMS/ha à 13 TMS/ha avec la variété 1, selon qu’elle ait été implantée avec un semoir à céréales ou monograine. Sur la partie où la prairie a été fissurée, les rendements varient de 11,5 TMS/ha avec la variété 2, à 16,7 TMS/ha avec la variété 1. L’enherbement moins concurrentiel et la meilleure minéralisation des bandes fissurées en sont certainement l’explication. En effet, la fissuration a facilité la destruction chimique de la prairie.

Si la fissuration a apporté des résultats plutôt satisfaisants, ces premiers essais sont à réitérer dans un contexte météorologique plus proche des conditions habituelles.

1 : la ferme expérimentale de la Blanche Maison est l’un des 8 stations de recherche, en élevage bovin laitier et allaitant, des chambres d’agriculture, réunies dans le réseau Farm XP.

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