Je fauche, tu fanes, il andaine… Conjuguons la qualité à tous les temps.
Les constructeurs de matériel s’intéressent de près à la qualité du fourrage récolté. Du fauchage à l’enrubannage, en passant par le fanage et l’andainage, toutes les étapes sont minutieusement auscultées pour proposer performance et précision aux agriculteurs.
« Avant d’investir dans du matériel, l’agriculteur doit avoir une vue d’ensemble de la chaine de récolte, introduit Sylvie Lang, de la société Kuhn. Du choix du trio faucheuse-faneuse-andaineuse dépendra la qualité finale du fourrage.
Car quel que soit le poste de travail, les constructeurs de matériel innovent. Si les aspects « largeur de travail » et « confort » sont regardés de près par les agriculteurs, le critère « qualité de travail » suscite en revanche trop peu de questions. Un constat que nous regrettons car dans ce domaine, les progrès sont notables. »
Investir dans le couple faucheuse / faneuse
Les faucheuses par exemple offrent une large gamme de réglages : en hauteur de coupe pour préserver les espèces implantées ou au niveau de l’allègement du groupe de fauche par les suspensions pour se calquer sur le relief de la parcelle et la vitesse d’avancement : et ce, pour récolter le moins de terre possible et garantir ainsi la qualité du fourrage. La largeur de coupe doit quant à elle être adaptée à la taille de l’exploitation et au débit de chantier souhaité. Une fois coupé, le fourrage doit être déposé de façon homogène et aéré pour faciliter la dessication puis la reprise.
Dans le cas du conditionneur « à doigts », les réglages doivent s’adapter aux espèces présentes. Pour les prairies mixtes, il est par exemple important de préserver les feuilles des légumineuses et pour des espèces fragiles, la vitesse de rotation devra être réduite et le passage des doigts moins agressif pour limiter le risque de brisure. La conception des toupies des faneuses, l’adaptation du châssis au relief et l’adéquation de largeur de travail entre le couple faucheuse/faneuse s’avèrent dès lors capitales. Cette dernière devra être adaptée à la stratégie retenue : conditionnement ou non, mise en place d’andains ou non. « Les faneuses disposent aussi de différents angles de piquage des toupies. D’eux dépendront la vitesse de dessication : 7 heures pour atteindre 30 % de la matière sèche dans le cas d’un angle plat (12 à 13°C) et un peu moins de 5 h pour un angle important (16 à 18°C).
Avec des petites toupies, la qualité du ramassage et l’efficacité de la dessication sont accrues : un investissement utile. Quant au choix de l’andaineur – à tapis ou à rotor – tout dépend de la qualité finale recherchée : le résultat est optimal avec un tapis mais l’investissement reste supérieur », développe Sylvie Lang. Si la tendance est aux réglages simples et intuitifs, certaines subtilités existent : ne pas hésiter alors à se les faire expliquer avant de faire son choix. « Il serait dommage en effet, prévient Sylvie Lang, d’investir dans du matériel sophistiqué – et souvent plus cher - si dès le départ, les possibilités offertes par les réglages pour accroître la qualité du fourrage ne sont pas utilisées. »