L'autonomie alimentaire dans les élevages de ruminants

Les élevages de ruminants français produisent du lait et de la viande essentiellement avec des aliments produits sur la ferme. Il y a cependant des gains possibles pour leur autonomie en protéines. Explication chiffrée.

En France, la ration des ruminants est très majoritairement composée d’aliments produits sur l’exploitation. Les données d’Inosys-Réseau d’élevage donnent une autonomie alimentaire moyenne des systèmes herbivores à 83 %. Mais l’autonomie varie selon les systèmes d’élevage. Les ateliers viande sont en moyenne plus autonomes que les ateliers lait : 84 % d’autonomie alimentaire en bovins lait contre 89 % en bovins viande ; 77 % en ovins lait contre 83 % en ovins viande. Avec 54 % d’autonomie alimentaire, les élevages caprins sont les moins autonomes.

On retrouve cette dichotomie dans l’autonomie en protéines où les élevages français sont autonomes à 75 % en moyenne. Les bovins viande (86 % d’autonomie protéique) et les ovins viande (83 %) sont plus autonomes que les élevages laitiers : 70 % pour les bovins lait, 68 % pour les ovins lait et 47 % pour les caprins.

Si l’alimentation est essentiellement basée sur l'herbe pâturée ou conservée (65% de la ration des bovins en moyenne, avec un assez bon équilibre énergie-protéines) et de maïs ensilage (19 %, très riche en énergie mais pauvre en protéines), les fourrages ne peuvent pas toujours couvrir la totalité des besoins énergétiques et protéiques. Les éleveurs complémentent alors la ration par des aliments concentrés. Si l’on ne regarde que les concentrés, l’autonomie protéique n’est que de l’ordre de 15 à 20 % dans les systèmes bovins laitiers et de 25 à 30 % dans les systèmes viande et de 4 % en caprins. La complémentation se fait par des matières riches en protéines, notamment de tourteaux de colza (d’origine française, européenne ou internationale) et de tourteaux de soja provenant d’Amérique du Sud et des Etats‐Unis. Pourtant, il est possible d’accroître la production de protéines en élevage grâce à des prairies à base de légumineuses ou des légumineuses pures et des mélanges céréales-protéagineux. De même, on peut valoriser en élevage les tourteaux et graines d’oléoprotéagineux produits en France et en Europe en lieu et place des tourteaux de soja importés.

Cap Protéines

Un article Cap Protéines – Damien Hardy

Vache normande en train de se régaler

Inscription à la newsletter

Votre adresse e-mail ne servira qu'au traitement de votre abonnement à ladite lettre d'information par l'Interprofession des semences et plants. Pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits, cliquez ici.

Les derniers articles de Filières

Pourquoi s’intéresser à l’autonomie protéique des élevages ?

En produisant des plantes riches en protéines ou en nourrissant différemment ses troupeaux, notre élevage peut réduire sa dépendance aux importations de soja sud-américain. Explication des enjeux.

Foin de luzerne : une complémentarité entre plaine et montagne dans le Massif-Central

Entre agriculteurs de la plaine de la Limagne et éleveurs laitiers de l’AOP Saint-Nectaire, un partenariat s’est noué en 2020 pour créer une filière de foin de luzerne.

Mont Lait : la valeur ajoutée du lait de montagne

Comment valoriser un lait au coût de production élevé et qui ne bénéficie ni d’AOP ni de label de qualité ? L’Association des Producteurs de Lait de Montagne y a répondu en créant Montlait.

Les derniers articles d'Herb'actifs

Paroles d'éleveurs

« Il faut toujours faire évoluer son système »

Digital

Pâturage tournant : des pistes pour réduire le coût des clôtures virtuelles

Agronomie

Oui, en système herbager autonome, il faut faucher 50 % de sa surface en herbe au 1er cycle

Des outils pour vos prairies

Le Calculateur de Mélanges Prairiaux

Cette application vous permet de déterminer le peuplement théorique d'une prairie semée à partir d'un sac de mélange, ou bien de composer vous même votre mélange en fonction du type de prairie que vous voulez obtenir.

Vers l'application

Herbe-Book

La catalogue des graminées et légumineuses fourragères inscrites au catalogue des variétés officielles. Sélectionnez les variétés sur des critères d'exploitation, de production, de maladie et de qualité alimentaire pour les comparer.

Vers le catalogue