La recette du GAEC Carrey-Guyat pour faire "une super prairie"
Le GAEC Carrey-Guyat regroupe cinq associés qui exploitent 400 ha de SAU, dont 280 sont en prairie mais seulement 60 ha en temporaires. Ils conduisent un atelier lait en AOC Comté/Morbier de 110 Montbéliardes avec une référence d’un million de litres et un atelier de production de viande en « Bœuf de Nos Régions » (BNR).
Deux ateliers très techniques
« On est limité en concentrés dans le système AOC Comté/Morbier, explique Cédric Carrey. C’est complexe de rester dans le cahier des charges et de faire sa référence. On a besoin de beaucoup de sécurité, on ne peut pas se permettre d’amener n’importe quel produit à nos vaches laitières. C’est pour ça que notre logique autour du troupeau laitier est autour de la qualité. » Par ailleurs, en BNR, l’amidon doit être exclu des rations pour éviter l’apparition de gras blanc sur les carcasses.
Ces contraintes font partie des raisons qui ont poussé le GAEC à investir dans DESIA25 et à construire quatre cellules de séchage pour réinvestir dans les prairies, « On veut remplir le séchoir avec des produits de qualité et pouvoir affourager en vert. Avec les permanentes, on ne peut pas faire de la qualité. Seules les temporaires le permettent. Donc on a reprit les temporaires depuis trois ans, on les avait arrêtées à cause de problèmes de séchage », nous disent Cédric et Fabrice Carrey.
Une première campagne DESIA réussie
Les cinq associés sont très satisfaits des produits livrés par DESIA25 pour cette première campagne. 30 t de maïs plante entière ont été déshydratées et ont donné un produit un 1 UF et 7,5 % MAT « et on a remis de la sécurité dans la ration avec un taux de cellulose beaucoup plus léger » ajoute Cédric Carrey.
5 t d’herbe ont été déshydratées et ont donné des bouchons qui ont cette fois été réservés aux bœufs en finitions en remplacement des tourteaux de betteraves et des aliments du commerce pour finition. « Economiquement le remplacement a été intéressant, mais parce que nous avons déshydraté un produit de qualité » nous dit Cédric Carrey.
« On a fait une super prairie »
Ces 5 tonnes proviennent d’une prairie de 5 hectares dont Fabrice Carrey a fait le mélange lui même.
« On a fait trois coupes de fauche pour le séchoir, une coupe d’affouragement vert et c’est la cinquième coupe qui est partie à la déshydratation ». Pour son mélange, Fabrice Carrey a choisi six espèces : « de la fétuque élevée pour la continuité, un peu de dactyle, du RGH pour avoir une bonne coupe en première année, du trèfle incarnat pour la protéine, puis du Trèfle Blanc et Trèfle Hybride. ». Les idées ont également la vie dure car les exploitants « ne voulaient pas trop de dactyle au départ, car dans tout ce qui est prairies naturelles il y a du dactyle sauvage, que les vaches n’aiment pas du tout car il est dur ». Pourtant, ils se sont laissés convaincre par le technicien qui les a aidé. « Il nous a prouvé qu’il y avait aujourd’hui des variétés tout à fait adaptées à notre besoin ».
Au final, « on a fait une super prairie ! »