Dans le Doubs, on ne s’abstient pas de sécher en grange : jusqu’à 2 kg de lait en plus par jour et par vache

En s’installant au Gaec de Vienney en 2007, Julien Laville découvre le séchage en grange. Une pratique dont il ne pourrait plus se passer aujourd’hui car qualité du foin et production laitière sont désormais toujours au rendez-vous.

L’exploitation de Julien Laville culmine à 500 mètres d’altitude, à Granges-de-Vienney, dans le Doubs, au beau milieu de l’AOC Comté. Le Gaec cultive 110 ha - dont 84 ha de prairies - et affiche un quota laitier de 411 000 litres. Du lait dont la qualité est surveillée de près par le cahier des charges de l’AOC. « Les 50 vaches pâturent sept mois de l’année sur 24 ha de prairies naturelles réparties autour de l’exploitation, explique-t-il. Pour les cinq autres mois de l’année, je leur donne le foin fauché et séché par nos soins ». La ferme dispose d’un séchage en grange depuis 1989. « En moyenne, nous rentrons 100 tonnes de foin à la fois : une dizaine de jours est alors nécessaire pour stabiliser l’ensemble. Si une nouvelle coupe a besoin d’être stockée et séchée, nous la mettons par-dessus ». Le bâtiment dispose d’un volume total de 1000 m3. Equipé de ventilateurs, le système de séchage est mis en route dès que les températures extérieures sont propices. En cas d’humidité forte et prolongée, des brûleurs à gaz sont allumés pour réchauffer et surtout assécher l’air. Mais cette solution, coûteuse, n’est que rarement utilisée. Avant d’être rentré dans le bâtiment, le foin est laissé au champ 2 à 3 jours si, bien sûr, les conditions climatiques le permettent.

Préserver la qualité

Les prés de fauche sont constitués de luzerne, de dactyle, de trèfle et de ray-grass hybride, italien ou anglais. « Alors que la première coupe de l’année est séchée, la seconde est souvent pressée, précise-t-il. Les suivantes - une ou deux selon la campagne - sont elles aussi, séchées en grange en raison de l’avancée de la saison. Les premières pousses contiennent plus de sucres et mettent plus de temps à sécher. Pour préserver leur qualité et leur richesse nutritionnelle, il est important de les sécher rapidement. Et en termes de qualité, Julien Laville sait de quoi il parle. « L’an passé, en fin d’hiver, nous avons manqué d’un peu de foin. Nous avons donc donné du foin de balles rondes… et la production laitière a chuté de 2 kilos par jour et par vache. Un chiffre dont je n’avais encore jamais pris conscience». Cette année, après un printemps rythmé par de longues périodes d’humidité, ce système a une nouvelle fois montré tout son intérêt. « Alors que nos voisins hésitaient à faucher, nous pouvions nous le permettre et ce, sans compromettre la qualité de la récolte ».

Gagner en souplesse

Le séchage en grange permet de gagner en souplesse dans les dates et les délais de récolte. Par exemple, récolter la luzerne pas tout à fait sèche permet de la rentrer à un stade où elle a encore toutes ses feuilles et donc, une plus grande richesse en protéines. De même, les ray-grass hybride étant diffi ciles à sécher, ce système permet une récolte dans un laps de temps plus court par rapport à une récolte en balles.

LuzerneJulien Laville

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