Un parfum de Nouvelle-Zélande pour l’agneau fermier du GAEC de Fargues, dans le Quercy
Il voulait connaître les secrets des éleveurs des antipodes. Répondre surtout à cette question : « comment produisent-ils à des coûts si faibles ? ». André Delpech se rend donc en Nouvelle-Zélande à l’été 1998, pendant plus de 3 mois.
Il en revient avec beaucoup d’idées qu’il va immédiatement expérimenter sur les 170 ha du GAEC familial, à Fargues, à 20 km de Cahors, dans le Quercy. Il teste d’abord la conduite en plein air toute l’année, y compris pour l’agnelage, avec 150 brebis, sur un troupeau qui en compte alors 750. « Là-bas, un éleveur mène seul 2000 à 3000 brebis. En pâturage permanent, pas d’apport de fourrage ou de céréales, pas de bâtiments, peu ou pas de matériel ».
La première année d’essai est concluante pour les brebis, moyenne pour les agneaux. Il va progressivement s’adapter. Aujourd’hui, le GAEC conduit 1500 brebis : 1 200 en plein air permanent et 300 en contre-saison, avec agnelage à l’automne. « C’est deux fois plus d’animaux qu’en 1999, alors que notre surface n’a progressé que de 15 ha. Et nous sommes maintenant trois à vivre sur la ferme, contre deux avant. » La rentabilité est au rendez-vous, en tenant compte des investissements consentis : le réseau d’eau, les clôtures électriques, trois Quads…
RGA /trèfle blanc toute l’année
André Delpech nous livre le principal enseignement de son voyage aux antipodes : « des prairies productives et assez riches en protéines, en associant au ray-grass anglais du trèfle blanc, à hauteur de 30 à 40 % ». Les clôtures électriques jouent aussi un rôle essentiel : « nous pratiquons le système du fil avant, fil arrière.
Le chargement instantané est très élevé. En un ou deux jours, la parcelle doit être totalement consommée ». Autant dire que le choix des variétés prairiales est primordial. La technique de semis des pâtures l’est tout autant.
Semis, variétés : on expérimente !
En 2003, André Delpech repère une variété de ray-grass anglais qui résiste bien à la sécheresse. « Un classement officiel sur ce critère nous arrangerait d’ailleurs bien ! », glisse-t-il au passage… Depuis, sa gamme des variétés adaptées s’est élargie. Les semis sont également très travaillés.
Trois techniques sont évaluées sur le GAEC : avec travail du sol ; en direct au semoir Vredo (inter-rang de 7,5 cm) après désherbage chimique, et enfin en sursemis.
Dans ce cas, le trèfle blanc est semé à la volée, avec le Quad, avant un passage de herse-étrille. André Delpech se garde bien de donner des recettes toutes faites : « Il faut avoir le courage d’expérimenter avant de critiquer », conclut-il.