30 hectares en péril après un hiver humide ? SOS sursemis, j’écoute...

Comment récupérer 30 hectares de prairies ayant passé l’hiver 2012-2013 sous l’eau ? Bernard Sagnier a opté pour le sursemis. Avec succès.

A la tête d’un élevage bovin laitier à Wimille (62), Bernard Sagnier s’appuie très largement sur ses 70 hectares de prairies pour l’alimentation de son cheptel. 30 hectares sont dédiés aux 180 génisses de l’exploitation, et 40 hectares, dont 30 en zone de marécage, aux 100 vaches laitières. Au printemps 2013, suite à un hiver particulièrement humide, l’éleveur a constaté que l’herbe était « morte » sur ces 30 hectares marécageux : « Noyée, l’herbe n’a pas respiré. Le sol était couvert d’une couche blanche de mousse et d’herbe impropre à la consommation.»
Ces prairies font par ailleurs l’objet de deux MAE (mesures agro-environnementales), destinées à favoriser les prairies permanentes, avec des contraintes concernant les semis (un seul sursemis tous les 5 ans), la fertilisation et les dates de fauche (une partie devant être menée après le 30 juin et l’autre après le 15 juillet).

Une bonne levée, y compris sur sols sableux

Pour faire face à ces limitations, et sur le conseil d’un technicien, Bernard Sagnier a choisi d’effectuer un sursemis de ray-grass hybride. Le choix de l’espèce a été dicté par les circonstances : « Il a fallu déterminer le protocole technique rapidement, car je n’avais que huit jours pour opérer. J’avais besoin de semer les espèces directement disponibles et qui poussent vite. J’ai donc opté pour le ray-grass hybride après concertation avec le distributeur.»
L’éleveur s’est servi du semoir à disques qu’il utilise pour ses céréales. Au lieu d’un semis superficiel, il a réglé les disques de manière à creuser un sillon d’une profondeur de 5 à 15 mm, selon les zones, pour fendre la « croûte » de mousse et laisser passer la lumière nécessaire à la pousse. « Un passage de herse aurait certes détruit cette couche, mais formé des paquets, alors que les disques ont laissé un revêtement plat », précise Gérard Sagnier.
La levée a été bonne sur l’ensemble des 30 hectares de parcelle, « y compris sur les sols sableux », témoigne l’agriculteur. Au moment de la première fauche, au début du mois de juillet, le ray-grass avait levé, mais la végétation naturelle du marais (agrostis, fléole, renoncule…), profitant de la lumière, s’était davantage développée. Lors de la seconde fauche, mi-juillet, le ray-grass hybride, sous forme feuillue, était plus présent.

30 hectares sauvés pour la fauche

Ce printemps, Bernard Sagnier s’est cependant trouvé confronté à un inconvénient lié au développement des ray-grass sur ces sols souvent gorgés d’eau et dans une zone à forte hygrométrie. « Lorsque je dois effectuer ma première coupe, les ray-grass sont très développés : la tige et les nœuds sont épais, sensiblement plus que les plantes de marais. » Résultat, il risque donc d’être plus dur à sécher. Pour Bernard Sagnier, le séchage peut prendre 3 ou 4 jours de plus.
Avec un risque de perte de qualité globale et davantage de retournements, pouvant conduire à une perte de volume. Reste, et c’est bien l’essentiel, que le sursemis a été efficace et que les 30 hectares de fauche ont pu être rattrapés !

Bernard Sagnier dans son exploitationLes prairies récupérées par Bernard Sagnier

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