Les fourrages au Gaec des Prés Nouveaux : La force de la diversité

Longtemps contraint d’optimiser ses 75 ha disponibles pour à la fois nourrir ses 60 vaches sur une zone d’appellation et garder une production de maïs consommation, Philippe Morel a puisé dans cette expérience la passion des prairies temporaires bien conduites.

Le Gaec Les Prés Nouveaux, à Sainte-Uze (Drôme) ne dispose d’une surface confortable pour nourrir son troupeau que depuis 2011. Philippe Morel et son associé, Lilian Berthelin n’ont cependant pas changé leur mode de conduite. « L'optimisation des surfaces de prairies temporaires, 5 ha à l’époque, était indispensable pour assurer un stock de sécurité dès la première coupe. Les parcelles irriguées, les plus fertiles, situées en fond de vallée, sont dédiées au maïs-ensilage, au maïs-grain et à la luzerne. Les coteaux sont occupés par les céréales et les prairies », introduit Philippe Morel.
Il maîtrise avec autant de passion que de précision les équilibres dans les rations de ses animaux, au sein de sa rotation et dans les mélanges de semences sur les prairies de fauche.

La complémentarité : de la prairie à la ration

Ses 20 hectares de prairies temporaires reçoivent un mélange prairial de type Saint-Marcellin, zone d’appellation oblige. Les sécheresses de 2003 et 2009 ont laissé des traces. « Le climat a changé, les espèces aussi, résume-t-il. Nous avons stoppé le mélange dactyle et fétuque pour le remplacer par le mélange Saint-Marcellin.
Il compte sept variétés : fétuque élevée à feuille souple et dactyle souple d’exploitation, à proportion en kilos de 2/3 et 1/3 entre ces deux espèces, ce qui permet un équilibre à 50/50 en nombre de graines par m2, deux ray-grass anglais, du lotier, des trèfles blanc et violet ». Ce mélange de base, à raison de 22 kg par ha, est complété selon le type de sol ou les objectifs par d'autres espèces : 5 à 8 kg de luzerne pour favoriser la fauche, 10 kg de luzerne et sainfoin pour les terres à pH élevé ou, troisième option, 2 à 3 kg de trèfle pour les pâtures.
« Le coût de la semence est à la base un peu supérieur, à raison de 213 euros les 30 kilos de mélange Saint Marcellin et 69 euros les 10 kg de luzerne. Mais ce coût est largement compensé par la productivité et la qualité des récoltes », complète Philippe Morel. « Nous travaillons surtout pour la fauche, afin de sécuriser notre premier ensilage au printemps, quelles que soient les conditions climatiques. L'espèce qui résiste le mieux pousse davantage. Nous avons de l'herbe partout ».
Avec 3/4 de graminées et 1/4 de légumineuses, les apports d'azote ont été réduits de 40 unités. La logique d'équilibre dans la diversité vaut pour les rations des vaches laitières : 1/3 d'ensilage d’herbe avec la première coupe et 2/3 d'ensilage maïs, le tout agrémenté de 3 kilos de foin sec.
Prochaine étape : gagner encore en autonomie, aujourd'hui de 85 %, en mettant en culture du soja, qui sera ajouté à l'alimentation des vaches laitières. « Ne resterait alors à acheter à l'extérieur que les compléments minéraux vitaminés et un peu de tourteaux de colza ».

Gaec Les Prés Nouveaux

➔ 140 ha, dont 20 ha de prairies de fauche (mélange Saint-Marcellin plus autres espèces)
➔ 7 ha de luzerne et 25 ha de maïs
➔ 5 ha de tournesol, 15 ha de blé, 10 ha de triticale, 5 ha de méteil en fauche précoce (céréales, pois et vesces), 7 ha de colza oléagineux, 6 ha d'orge, le solde en prairies permanentes.

Philippe morel, Yannick Blanc et Lilian Berrthelin

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