Diversifier les ressources fourragères
Installé depuis 2016, Thierry Chanut conduit son troupeau de 280 brebis Causses du Lot en plein air intégral. Ne disposant que de 60 ha de prairies, il valorise des parcours et les parcelles de voisins.
Pour combler un manque de surfaces en propre, Thierry Chanut, éleveur ovin dans le Lot, s’organise avec des voisins pour faire pâturer des parcelles de luzerne ou de céréales. Ce qui lui assure une ressource fourragère supplémentaire pour ses 280 brebis et assure à ses voisins une fertilisation organique de leurs parcelles. Le pâturage nettoie les parcelles. Ce qui est particulièrement intéressant pour les exploitations en bio ou face au ray grass résistant. Les brebis pâturent sans souci l’ambroisie et assurent ainsi le nettoyage des parcelles de luzerne de cette plante allergisante.
Le système plein air est encore plus dépendant des aléas climatiques car l’éleveur n’a que peu de stocks fourragers. Thierry Chanut a donc augmenté les surfaces qu’il fait pâturer. Les brebis Causse du Lot valorisant bien les fourrages ligneux, l’éleveur a broyé des friches, inutilisées depuis 30 ans. L’éleveur fait aussi pâturer de l’avoine. Il voudrait que les brebis mangent le grain sur pied, car l’avoine d’hiver garde ses grains tant qu’il ne pleut pas. Ainsi, les brebis pourraient manger l’avoine et laisser une partie des grains, qui leur fourniraient des repousses à l’automne.
Développer les partenariats agriculteurs/éleveur
Dans un territoire à l’agriculture diversifiée comme le Lot, de nouvelles ressources fourragères, en inter-cultures dans les vignes ou vergers, pourraient être valorisées par des cheptels ovins, dans le cadre de partenariat entre éleveurs et agriculteurs. En parallèle du travail sur ses ressources fourragères, Thierry Chanut réfléchit également à sa conduite de troupeau, notamment son calendrier d’agnelage. L’éleveur envisage de passer en agnelage d’automne, afin d’avoir de l’herbe au printemps pour engraisser les agneaux. Les brebis pourraient pâturer de la luzerne jusqu’à l’automne et ses pluies qui feront repartir les prairies.
Face au changement climatique, un programme de recherche pour trouver des solutions d’adaptation
Le témoignage de Thierry Chanut a été recueilli dans le cadre du programme LiveAdapt. Ce programme européen a testé, de 2018 à 2022, des solutions pour aider à l’adaptation au changement climatique des systèmes de production animale extensif du Sud de l’Europe. Ce travail s’est fait avec des prévisions météorologiques à l’horizon 2050. Le niveau annuel des précipitations devrait être équivalent mais avec un creux plus marqué en été. Les températures seront en hausse. Cela sera particulièrement marqué en été, ce qui augmentera l’évapotranspiration. Le déficit hydrique estival devrait donc se creuser. Plus de détails sur en cliquant sur ce lien.