Simple, intensif : chez Eric Le Creurer, on voit l’affouragement en vert

En 2005, Eric Le Creurer investit dans un robot de traite. Dans le même temps, cet éleveur breton s’associe en Gaec : l’exploitation s’agrandit et une nouvelle organisation voit le jour. L’affouragement en vert est testé puis, très vite, adopté.

2005 fut une année charnière pour Eric Le Creurer. Installé sur 50 ha à Coatascorn dans les Côtes d’Armor, il décide de s’associer en Gaec avec sa cousine. L’exploitation compte dès lors 105 ha pour un quota de lait de 566 000 litres contre 506 000 auparavant. Finie la traite manuelle, les deux partenaires investissent dans un robot de traite. « Le parcellaire de la ferme étant très dispatché et les travaux d’ensilage contraignants, j’ai testé l’affouragement en vert de prairies. » L’opération consiste à couper l’herbe tous les jours pour la distribuer aussitôt aux vaches. La première année, je teste plusieurs mélanges : un ray-grass hybride associé à un trèfle violet, une fétuque élevée puis un brome associé à un trèfl e violet. « J’ai été très agréablement surpris par les volumes produits, se souvient-il. Les rendements utiles oscillaient entre 12 et 15 tonnes de MS valorisée par ha. La conduite est simple : un semis pour 4 à 5 ans, un apport de lisier en février, pas de phyto et une coupe toutes les 5 semaines environ ».

Brome, RGH, luzerne, trèfle violet

Aujourd’hui, les prairies dédiées à l’affourragement en vert couvrent 20 ha de l’exploitation. « Si le climat le permet, cette technique peut être valorisée tout l’année, poursuit-il. D’après mes essais, parmi les espèces les plus intéressantes : le brome, le RGH, la luzerne et le trèfle violet. Le brome épie moins que le RGH : il conserve ainsi toute son appétence et offre une bonne valeur énergétique. Régulier, il ne craint pas la chaleur et présente donc une bonne repousse, même en été. Je réserve le brome aux terres sèches, voire séchantes. Le RGH convient quant à lui, très bien aux terres plus lourdes, plus précoces. Le brome, associé à la luzerne, couvre 13 ha : le mélange RGH-trèfle violet, 7 ha ». La ration se compose désormais d’un quart de maïs, d’un peu de pomme de terre (écarts de tri d’une usine voisine) et le reste, en herbe. Et ce, au moins 8 mois dans l’année. Il essaie également de valoriser les dérobées, tard en fin d’automne. Cette pratique fait partie intégrante de la rotation : les prairies sont semées sur les bonnes terres, constituant de très bons précédents pour le maïs et le blé. « Au final, 1 ha d’herbe vaut 1 ha de maïs, à rendement équivalent, constate-t-il. Une chose est sûre : l’affouragement permet de ne pas désintensifier. Et mes vaches n’ont plus aucun problème d’acidose ».

Peu d'investissement en matériel

Pour Eric Le Creurer, il est capital d’avoir du matériel « simple et robuste ». Après deux ans d’expérience, il investit dans une autochargeuse classique d’occasion (pick up + rotor hélicoïdal) et une coupe frontale à tambour de 3 m. Le tracteur possède pour sa part un relevage et une prise de force à l’avant. « Avec ces outils, le chargement est rapide, 5 à
10 mn : un tour par jour suffit pour environ 12 kg de MS par vache laitière, pour 70 bêtes.
En utilisation séparée, la faucheuse frontale et l’autochargeuse sont utilisées pour réaliser les ensilages d’herbe préfanée.

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