Pour la ration hivernale, valorisez la diversité des fourrages
Pour les rations automnales et hivernales, outre l’ensilage de maïs, beaucoup de fourrages peuvent être valorisés : fourrages verts, herbe récoltée, mélanges céréales/protéagineux. Trouvez le juste équilibre entre qualité et coût de récolte.
L’herbe pâturée reste le fourrage le plus économique, avec un coût estimé par la chambre d’agriculture des Pays de la Loire à 60€/tonne de MS pour 2023. Les fourrages ensilés reviennent 4 fois plus chers. Les concentrés de production 11 fois plus. « Il est donc primordial de bien raisonner le mode de valorisation de ses fourrages pour contenir le coût alimentaire », insiste Jean-Marc Seuret, chargé de missions fourrages à la chambre d’agriculture de Bretagne.
Avantage économique au pâturage
Tant que les conditions climatiques le permettent, le plus économique est de valoriser les fourrages verts. L’herbe d’automne est un fourrage équilibré en UF et en PDI. Un ray-grass anglais bien pourvu en trèfle blanc peut atteindre 1 UFL et 110 g de PDIE. Les dérobées sont aussi des fourrages intéressants et peu coûteux à produire. Pour conserver leur intérêt économique, ces fourrages doivent être, en priorité, pâturés. Quand la météo est favorable, 4 heures de pâturage permettent aux vaches d’ingérer 5 kg MS d’herbe. De quoi réduire de moitié le besoin en soja. Sur les parcelles qui ne sont pas accessibles aux animaux, la valorisation en vert peut se faire par affouragement, moyennant un surcoût pour la mécanisation de l’ordre de 50€/tonne MS.
Optimiser les coupes pour viser la qualité
La récolte des fourrages a un coût conséquent, qu’il faut amortir avec la qualité des fourrages. Pour 2023, la chambre d’agriculture des Pays de la Loire a estimé les coûts de récolte, hors travail, à 60 €/T MS en foin, 75 € en ensilage et 110 € en enrubannage.
Pour amortir ces coûts, il est impératif de récolter une herbe de qualité, donc au meilleur stade. Pour optimiser la teneur en protéines et en énergie, il faut viser des repousses de moins de 35 jours, au début de montaison. « Des essais conduits depuis 2014 sur les fermes expérimentales de Mauron et Trévarez ont montré qu’en récoltant précocement on peut gagner 6% de MAT, explique Jean-Marc Seuret.
Le niveau énergétique est amélioré de 0,12 à 0, 17 UFL. L’effet sur le rendement est moins net. La récolte précoce peut légèrement pénaliser le rendement ». Autre point à prendre en compte : la multiplication des coupes augmente les coûts et, en plus, à l’automne, les petits rendements pénalisent le coût à la tonne. Il peut être judicieux de privilégier les récoltes précoces au printemps, quand il y a plus de volume. « La réalisation de 4 coupes sur l’année, plutôt que 5, est un bon compromis entre qualité et coût de récolte », estime le spécialiste.
Pour la ration hivernale, l’herbe stockée pourra être complété par un mélange de céréales et de protéagineux ensilés, qui apporteront énergie et protéines.
Pour les rations automnales et hivernales, outre l’ensilage de maïs, beaucoup de fourrages verts peuvent être valorisés. Trouvez le juste équilibre entre qualité et coût de récolte.