Une ration équilibrée sans correcteur azoté

Apporter énergie, protéines et minéraux aux animaux à chaque saison, un objectif recherché par tous les éleveurs. Pour beaucoup, cela passe par l’ajout de correcteurs azotés dans la ration. Ce dernier n’est pourtant pas indispensable.

En matière de ration, tout est question d’équilibre. Chaque jour de l’année, l’animal doit disposer de l’énergie, des protéines et des minéraux indispensables à ses différents besoins : besoins d’entretien liés à son métabolisme, besoins supplémentaires s’il est en croissance et besoins éventuels liés à la gestation et à la lactation. Autre impératif, rappelle Bruno Osson, technicien au Gnis : « tous ces éléments doivent être contenus dans un volume limité par la capacité d’ingestion de l’animal ». De plus en plus, les éleveurs recherchent l’autonomie alimentaire au sein de leur exploitation. Les exemples proposés ci-après fournissent des pistes pour optimiser le pâturage et ce, tout au long de l’année. Si un complément de maïs-ensilage s’avère indispensable plusieurs mois par an, il est possible d’économiser sur le correcteur azoté. Rappelons par ailleurs que la teneur en protéine d’une plante dépend principalement de trois facteurs : de l’espèce végétale, de la variété et du stade physiologique. La teneur en protéine est ainsi maximale quand la plante est feuillue. Elle diminue ensuite lors de la montaison et plus encore lors de l’épiaison et de la floraison.

Calcul pour une vache laitière d'une capacité d'ingestion de 18 UEL

Ce calcul théorique montre le potentiel de production maximale avec ce type d’alimentation (conditions idéales de pâturage).

  Composition de la prairie pâturée Ration totale Niveau de production de lait permis
Au printemps 80 % RGA + 20 % TB 17 kg de RGA-TB au stade feuillu
+ 2 kg de blé
33 kg pour les UFL
37 kg pour les PDIN
30 kg pour les PDIE
En été 60 % RGA + 40 % TB 25 ares par vache + 6 kg de maïs
+ 2 kg de blé
30 kg pour les UFL
28 kg pour les PDIN
27 kg pour les PDIE
En été Repousses de dactyle 25 ares par vache + 6 kg de MS de maïs + 2 kg de blé 27 kg pour les UFL
27 kg pour les PDIN
25 kg pour les PDIE
En hiver   8 kg d’ensilage de maïs + 10 kg d’ensilage préfané à 33 % de MS d’une association dactyle-luzerne (50%-50%) 22 kg pour les UFL
22 kg pour les PDIN
17 kg pour les PDIE

Pour ces exemples, les valeurs retenues dans les tables des valeurs alimentaires sont les suivantes :

Ray-grass anglais variété tardive au stade feuillu :
0,99 UFL, 117 PDIN, 95 PDIE, 0,98 UEL

Trèfle blanc au stade végétatif :
1,09 UFL, 161 PDIN, 106 PDIE, 0,92 UEL

Ray-grass anglais en repousses estivales :
0,91 UFL, 116 PDIN, 97 PDIE, 1,00 UEL

Repousses de dactyle à 5 semaines :
0,84 UFL, 121 PDIN, 94 PDIE, 1,00 UEL

Trèfle blanc à la floraison :
0,98 UFL, 128 PDIN, 97 PDIE, 0,93 UEL

Maïs ensilé 35% MS :
0,91 UFL, 42 PDIN, 67 PDIE, 0,96 UEL

Ensilage préfané, 33% MS, moitié dactyle au stade début épiaison et moitié luzerne au stade début bourgeonnement :
0,79 UFL, 109 PDIN, 70 PDIE, 1,02 UEL

Lexique UFL : unité fourragère lait UEL : unité d’encombrement lait PDIE : protéines digestibles au niveau de l’intestin permises par l’énergie PDIN : protéines digestibles au niveau de l’intestin permises par l’azote. Il y a bien sûr d’autres paramètres pour estimer l’efficacité de la ration, notamment, la capacité d’ingestion de l’animal, qui varie selon son poids vif, son état d’engraissement, son âge, sa race et son type dans la race, et son stade de lactation.

association ray-grass anglais et trèfle blanc

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