Privilégiez une mise à l’herbe précoce des génisses
À la ferme expérimentale des Trinottières (49), les génisses pâturent dès 6 mois. Ce pâturage précoce permet de réduire le coût d’élevage tout en assurant un poids suffisant pour un vêlage à 24 mois.
L’élevage des génisses représente un coût important. Pour le réduire, une des pistes est d’élever au maximum les génisses au pâturage, en les sortant dès leurs 6 mois. Cette mise à l’herbe précoce permet une croissance plus importante en seconde année d’herbe, donc d’avoir des génisses plus lourdes au vêlage, tout en maitrisant le coût alimentaire. Pour affiner l’intérêt technique et économique de ce pâturage précoce, sur la ferme expérimentale des Trinottières (49), ont été comparés, de 2018 à 2020, deux lots de 15 génisses, de la naissance au vêlage. Pour les deux lots, l’objectif est de faire vêler les génisses à 24 mois. Un lot est mis à l’herbe dès 6 mois, tandis que l’autre attendra le printemps suivant. Les deux lots sont conduits de la même façon sur la phase 0-6 mois avec 6 repas de lait par semaine et un sevrage à 8 semaines. Après sevrage, les génisses ont reçu du foin à volonté et 3 kg de concentré par jour. Lors du second hiver, au moment de l’insémination, elles ont reçu la même ration à base d’ensilage de maïs, de tourteau de colza et de paille. Au sevrage, le poids moyen était de 83 kg pour atteindre 207 kg à 6 mois.
Une bonne croissance au pâturage
La conduite entre les deux lots a différé sur l’âge de la première mise à l’herbe. Les génisses du premier lot sont sorties dès 6 mois d’âge. Elles avaient accès à 10 ares par génisse, avec une complémentation quotidienne. Les génisses du 2e lot, ne sont sorties qu’au second printemps, soit à leurs 18 mois, une fois la gestation confirmée. Elles avaient accès à 25 ares.
Les génisses mises à l’herbe dès 6 mois sont plus lourdes au vêlage. Elles pesaient 661 kg, contre 642 kg pour celles qui ne sont sorties qu’à 18 mois. Les génisses sorties jeunes ont eu une meilleure croissance compensatrice en seconde année de pâturage, avec un GMQ de 959g/jour. Les génisses qui sortent au pâturage pour la première fois à 18 mois ont, au printemps 2, une croissance plus faible avec 623 g/jour.
« Pour maximiser la croissance au pâturage, il faut assurer une bonne transition sur 2 semaines en diminuant le concentré pour passer à 1 kg de céréales et du foin, conseille David Plouzin, responsable de l’atelier génisses à la ferme des Trinottières. Les génisses doivent disposer d’un abri. La distribution de céréales et de minéral permet d’assurer la croissance et aussi d’apprivoiser les génisses ».
Le pâturage allège le coût alimentaire
Sur la durée de l’essai, les ingestions totales en fourrage et concentrés sont proches pour les deux lots mais la répartition est différente entre fourrages conservés et herbe pâturée. Sans le manque d’herbe sur l’été 2019, la différence d’herbe pâturée aurait été plus importante. Les génisses sorties à 6 mois ont pâturé 2094 kg MS d’herbe. Le lot sorti à 18 mois 1606 kg. Alors que ce lot a consommé 2977 kg de fourrage tandis que les génisses mises précocement en pâture n’en ont consommé que 2425kg. Les génisses sorties à 6 mois ont donc un coût alimentaire inférieur. Il a été calculé à 610 €, contre 642 € pour les génisses sorties à 18 mois.