Fourrage de légumineuses, l’atout protéine pour l’élevage ovin
Pour réduire le besoin de concentrés azotés, les légumineuses sont une réponse intéressante en élevage ovin.
En foin ou en enrubannage, le fourrage de légumineuses, luzerne ou trèfle violet, est intéressant pour les brebis en bergerie, car il permet des économies sur les concentrés azotés. Pour optimiser la valeur nutritionnelle, les conditions de récolte sont primordiales pour conserver les feuilles où se concentrent les protéines et une bonne partie de l’énergie. Optez pour une distribution à l’auge plutôt qu’au râtelier, pour favoriser l’ingestion des tiges en même temps que des feuilles.
En plat unique, avec un peu de céréales
Comme les légumineuses sont riches en calcium et pauvres en phosphore, elles sont bien complétées par un concentré à base de céréales. Sur les six premières semaines, pour les brebis avec un seul agneau, on peut distribuer une ration avec du foin de légumineuses à volonté, 500g de triticale et 20g de CMV de type 14/14. Seules les brebis allaitant deux agneaux nécessitent un apport de complément azoté en début de lactation. Pour elles, il faudra passer à 700g de triticale et ajouter 100g de tourteau de soja ou de colza.
Avec un enrubannage rationné à 1 kg MS / jour et du foin de graminées de qualité à volonté, les brebis avec un seul agneau auront besoin d’une complémentation de 400 g de triticale et 20 g de CMV 14/14. Celles avec deux agneaux recevront 600 g de triticale et 100 g de tourteaux de soja ou 300g de tourteaux de colza.
L’utilisation de légumineuses dans la ration des brebis allaitantes limite le besoin de compléments azotés, qui sont la plupart du temps, acheté. Ce type de ration est bénéfique pour le portefeuille comme l’environnement, avec une baisse de 0,1% des rejets de Gaz à Effet de Serre, du fait des moindres achats à l’extérieur, une réduction de 2,7% de la consommation de carburant et une ration au coût réduit de 0,8 €/brebis/jour. Par contre, il faut plus de fourrages pour couvrir les besoins azotés des brebis.
Fabien Genouël mise sur l’enrubannage
Fabien et Roselyne Genouël, éleveurs à Liffré (35), distribuent de l’enrubannage précoce de ray grass hybride et de trèfle violet à leurs 500 brebis. « La bonne conservation de la valeur alimentaire nous aide à renforcer notre autonomie fourragère et protéique », souligne Fabien Genouël. Toutes les lactations se ont en bergerie, avec une alimentation basée sur de l’enrubannage de ray grass hybride et trèfle violet. « C’est un fourrage riche en protéines. Je n’ai plus besoin d’acheter de concentré azoté pour les brebis, apprécie l’éleveur. En plus, la distribution est plus facile qu’avec de l’ensilage ».
Pour nourrir son cheptel, l’éleveur implante 25 hectares de prairies pour 2 ans. Avant le semis, il apporte du fumier et de la chaux. Après un passage de cover crop, il sème au combiné 15 kg de ray grass hybride et 15 kg de trèfle. Puis il tasse pour assurer une bonne levée.
Pour atteindre son objectif d’un fourrage à 45 à 50% de matière sèche, l’éleveur fait sa première coupe entre 8 et 10 cm. Puis il fane et enrubanne à J+2 ou J+3. Sur les coupes suivantes, comme la proportion de trèfle augmente, il ne fane plus mais andaine et presse le lendemain de la coupe. Il réalise 4 ou 5 coupes par an, pour un rendement moyen de 10 tonnes de matière sèche par hectare et par an.