Le foin de luzerne, l’atout protéines pour les brebis en lactation et les agneaux
Récoltée sous forme de foin ou d’enrubannage, la luzerne est une source d’azote intéressante pour les élevages ovins.
Conservés en foin ou enrubannés, la luzerne et le trèfle sont des fourrages intéressants pour les ovins. Sous réserve que les conditions de récolte aient favorisé la conservation des feuilles, qui concentrent les protéines et une bonne partie de l’énergie, les fourrages de légumineuses pures limitent le recours aux compléments azotés. Ce qui concourt aux bonnes pratiques agro-écologiques : gagner en autonomie protéique permet d’alléger le bilan carbone de l’exploitation et de diminuer l’émission de gaz à effet de serre liés à la production et au transport de ces aliments.
Un foin de luzerne est plus riche en azote mais moins concentré en énergie qu’un foin de graminées. Un foin de luzerne affiche, en moyenne, 0,62 UFL et 107 g de PDIN, contre 0,70 UFL et 69 g de PDIN pour un foin de graminées.
Si les conditions de récolte ont permis de bien conserver les feuilles, les fourrages de légumineuses pures limitent le recours aux compléments azotés pour les brebis en lactation et les agneaux en finition. Pour les brebis en lactation, des fourrages de légumineuses complétés par des céréales ou tourteaux de colza fournissent une ration équilibrée. Mais, comme il y a besoin de plus de fourrages et qu’un foin de luzerne revient à plus cher qu’un foin de graminées, le coût journalier de la ration reste identique. Attention à la qualité du fourrage. Selon la teneur en feuilles, l’âge au sevrage sera plus ou moins décalé. Avec un foin de luzerne de qualité médiocre, le manque d’énergie dans la ration peut entrainer une baisse de 20 % de la croissance.
Attention à la qualité du fourrage
Les fourrages de légumineuses semblent plus intéressants pour la finition des agneaux. Une ration basée sur un foin de légumineuses et une céréale est intéressante et économique. Elle revient à 9 € de moins qu’une ration basée sur un foin de graminées et un mélange fermier, même si la durée de finition s’allonge de 15 jours.
On pourrait être tenté de retarder le sevrage pour profiter de la persistance de la lactation, mais les économies de concentrés sur la ration des agneaux ne suffisent pas à contrebalancer l’augmentation de la consommation des brebis. L’utilisation de fourrages de légumineuses pour les brebis et les agneaux en finition induit un allongement de l’âge à la commercialisation. Avec un foin de graminées, le sevrage a lieu, en moyenne, à 70 jours et la commercialisation à 108 jours pour un poids de carcasse de 18 kilos. Une ration basée sur les légumineuses retarde l’âge au sevrage, puis la durée de finition. Ce qui augmente le temps de travail et le coût alimentaire. L’âge au sevrage et le mode d’alimentation n’ont pas d’impact sur l’état d’engraissement. Il y a toujours 20 % de gras autour des côtelettes. La couleur de la viande est inchangée, comme ses qualités sensorielles.
Les consommateurs apprécient l’engagement agroécologique des éleveurs
Selon une étude menée par l’Institut de l’Elevage, pour 86 % des amateurs de viande d’agneau, l’engagement dans des pratiques agroécologiques pourrait entrer dans leurs critères d’achat. À leurs yeux, l’agroécologie c’est avant tout le respect de l’environnement et du bien-être animal, la moindre utilisation de médicaments. Ils se disent même prêts à payer plus cher, jusqu’à 14 % de plus que pour un agneau standard, pour un agneau produit selon des pratiques agroécologiques. Néanmoins, les agneaux sous signe officiel de qualité conservent leurs préférences.