Grassman, un bouquet de services dédiés aux prairies dans une application smartphone
L’application Grassman est un bouquet de services conçus pour aider les éleveurs à optimiser la gestion de leurs parcelles du semis jusqu’à la valorisation.
« Grassman est une boite à outils où l’on pioche au fur et à mesure de ses interventions, selon ses questions », explique Patrice Pierre, responsable de projets au service Fourrages et Pastoralisme d’IDELE. Deux années auront été nécessaires à l’Institut de l’Elevage et aux équipes techniques de 2 semenciers pour développer et assembler les 6 modules de Grassman. « Notre but était de réunir en un seul outil tout ce qui peut aider les éleveurs à optimiser le rendement, en quantité et qualité, et à valoriser leurs prairies : apports techniques, supports d’aide à la décision mais aussi possibilité d’échanges entre éleveurs, avec des conseillers ».
Que puis-je semer dans cette parcelle ?
Le module « Composer » ma prairie aide l’utilisateur à raisonner son choix d’espèces à partir de questions simples sur la nature du sol, le mode d’exploitation envisagé (ensilage, enrubannage, foin), l’animal consommateur et la pérennité attendue du couvert. Les espèces sont recommandées pour trois configurations prairiales, avec chaque fois une dose/ha : pour une prairie mono spécifique, pour une prairie d’association à deux espèces et pour une prairie multi espèces. « L’algorithme de ce module utilise des référentiels agronomiques suffisamment larges pour que chaque éleveur puisse utiliser Grassman et recevoir des recommandations adaptées à son contexte pédoclimatique », explique Patrice Pierre.
Subtilité supplémentaire l’utilisateur peut s’orienter vers une prairie robuste qui privilégiera la contrainte de sol ou vers une prairie qui maximise la valeur des constituants du mélange. Les doses varieront alors en fonction de l’orientation. A noter Le conseil reste neutre et se limite à la proposition d’espèces et des critères variétaux à privilégier. Aucune proposition de marque ou de gamme n’est formulée.
Quelle dose d’azote apporter sur une prairie installée ?
Le module « Fertiliser » repose sur la méthode du bilan azoté COMIFER appliquée à la prairie. Il s’utilise à l’échelle de la parcelle et s’adapte à ses spécificités (sols, couvert, composition floristique) et à sa conduite (fauche, pâturage). Il prend en compte un objectif de rendement attendu et les différentes sources d’azote disponibles à l’échelle de la parcelle : la fourniture en azote par le sol, la contribution des légumineuses et restitutions par les animaux au pâturage. La recommandation, la dose d’azote totale à apporter, est ensuite à répartir dans l’année sous forme minérale ou organique.
Améliorer sa prairie en identifiant la flore
Dans une prairie, certaines espèces indiquent spécifiquement des pratiques ou des conditions de milieu, comme le surpâturage, une fertilisation trop élevée ou un problème de pH, qui limitent leur potentiel en qualité et en quantité. Les identifier, c’est à la fois définir un potentiel de la prairie et caractériser un problème pour ensuite apporter une réponse adaptée. Tel est l’objectif du module « Identifier la Flore ».
Grâce à des clés de détermination simplifiées, l’utilisateur identifie les espèces de sa prairie parmi un herbier des 105 principales espèces prairiales (graminées, légumineuses, diverses) semées et spontanées. Une fois l’espèce ou le groupe d’espèce reconnu, une fiche lui indique l’intérêt fourrager, l’écologie de l’espèce et éventuellement sa nuisibilité.
Lutter
Ce module propose des leviers pratiques pour limiter l’importance des espèces indésirables dans les parcelles, par la modification des pratiques de gestion de la prairie (intensité du pâturage, modes d’exploitation, fertilisation, gestion mécanique…) ou en faisant appel à une solution chimique lorsqu’elle existe. Pour une espèce donnée une gamme de spécialités commerciales pour lesquelles l’efficacité est démontrée est proposée. Ces recommandations sont issues des travaux d’Arvalis sur le nettoyage chimique des prairies. « Mais attention, précise Patrice Pierre, Grassman ne donne pas de conseil phyto. Celui-ci doit être donné par un spécialiste titulaire du Certiphyto ».
Puis-je récolter dans la semaine ?
« Faucher » est conçu pour répondre à cette question. Ce module détermine si la fenêtre climatique des 7 jours à venir est adaptée à la réalisation d’un chantier d’ensilage, d’un enrubannage ou bien d’un foin. Pour cela, Grassman géolocalise la parcelle et récupère des données météos locales. De son côté, l’utilisateur indique les espèces, estime le volume de la végétation sur pied et renseigne la nature du matériel de fauche qui peut modifier la vitesse de séchage.
« Comme les vitesses de séchage sont différentes entre espèces, ce module aide à sécuriser la prise de décision de l’utilisateur pour déclencher ou non son chantier de récolte. Il indique à l’utilisateur l’aptitude qu’aura le couvert fauché à monter en MS en fonction des conditions climatiques avant sa récolte », précise Patrice Pierre.
Quelle est la qualité de mon foin ?
« Nous sommes partis du constat que l’analyse des valeurs fourragères d’un foin n’est pas très répandue chez les éleveurs », explique Patrice Pierre. Le module « Qualifier » permet d’estimer la qualité d’une récolte en foin à partir de critères visuels simples facilement observables sur les bottes, comme l’aspect, la couleur, … Avec ce module, l’éleveur aura alors la possibilité de regrouper les bottes par lots de qualité. « C’est aussi un outil intéressant pour estimer la qualité d’un foin que l’on achète » ajoute M. Pierre.
L’ébauche d’un outil collaboratif au service des prairies
Grassman est un outil connecté, imaginé pour être collaboratif. « Les éleveurs pourront constituer des groupes d’échange pour discuter, partager sur leurs pratiques », souligne Jérôme Pavie, responsable du service fourrages et pastoralisme de l’Institut de l’Elevage. Des échanges qu’ils pourront également avoir avec leurs techniciens, pour qui Grassman sera un outil d’accompagnement.
Pour accéder à tous ces services, il faudra souscrire un abonnement de 49 €/an, car Grassman est alimenté par des données météo de qualité qui ont un coût.
À découvrir sur www.grassman.fr