Pour mieux suivre la pousse de l’herbe... sortons des sentiers battus !

Elevage Conseil Loire-Anjou vient de réaliser une enquête sur les freins à l’utilisation de la prairie par les éleveurs. Ses principaux enseignements : la culture et la gestion de l’herbe recèlent des marges de progrès importantes : de l’implantation de la prairie à la gestion du troupeau.

Les éleveurs ne se montrent pas toujours armés pour gérer au mieux la culture de l’herbe. « Les repères techniques sont plus fluctuants d’une année sur l’autre, comparés au maïs-fourrage », introduit Antoine Weinachter, responsable Fourrages au sein d’Elevage Conseil Loire-Anjou. S’adapter à une récolte excédentaire est plus simple pour le maïs, où il suffit, par exemple, de livrer l’excédent éventuel en maïs-grain, solution plus souple que l’organisation d’un chantier de récolte d’herbe.
« Les leviers pour optimiser la quantité d’herbe valorisée par les animaux sont importants », précise le conseiller. On peut ainsi avoir intérêt à laisser des animaux plus longtemps sur une pâture, quitte à enregistrer une baisse de la production de lait, pour bénéficier ensuite d’une belle repousse et d’une meilleure production de la prairie ».

Augmenter la part de l’herbe valorisée

L’anticipation est aussi une règle pour une gestion optimale des ressources. Pour tirer tout le profit d’une herbe abondante et de qualité sur la période allant de mi-mars à juin sur les Pays-de-la-Loire, Antoine Weinachter préconise un chargement/hectare élevé, afin de pâturer l’herbe sur pied. « Il ne faut pas hésiter à garder des vaches à plus faible production pendant le printemps pour qu’elles valorisent, à bas coût, la prairie au moment où elle produit le plus », poursuit-il, chiffres à l’appui.

« Le seuil économique d’une vache de réforme nourrie en ration conservée est estimé à 18 litres de lait par jour. En pâturage, ce seuil est de deux à trois litres de moins. » De plus, il est nécessaire de faire attention à la reproduction des vaches en fin d’été. Les vêlages de printemps permettent également d’augmenter la part d’herbe valorisée.

Sortir du couple RGA/Trèfle

Prises de décisions dans la rotation des pâtures, adaptation des espèces fourragères au territoire de l’exploitation, choix des techniques d’implantation de la prairie ou du désherbage, relevé des hauteurs d’herbe pour décider du meilleur moment pour la fauche…
Les moyens d’optimiser la culture de l’herbe sont nombreux. « Nous préconisons des mélanges différents en fonction des prairies, illustre-t-il. Ainsi, en zones humides, ce sont des espèces résistantes à l’eau et tardives qui vont être adaptées (fétuque élevé, trèfle hybride). Dans les terres séchantes, à l’inverse, il faudra partir de mélanges à base de dactyle ou de lotier. L’idée est de sortir du traditionnel couple RGA/trèfle blanc. »
Pour accompagner ces changements de pratiques, les conseillers d’Elevage Conseil Loire-Anjou réalisent des tours de parcelles avec les éleveurs. De mi-mars à juin, chaque mois, des relevés de pousse d’herbe sont réalisés avec l’Herbomètre. Ils permettent d’évaluer la production et de faire des prédictions de pousse dans les trois à quatre semaines qui suivent, afin de gérer le stock d’herbe.
Treize fermes de référence dans le Maine-et-Loire et la Loire-Atlantique font remonter l’information en période de pousse. Elles permettent l’édition d’un bulletin hebdomadaire « L’écho des pâtures », réalisé avec les chambres départementales d’agriculture. Leurs informations sont envoyées aux conseillers et aux éleveurs qui peuvent ainsi adapter leurs pratiques.

 Antoine Weinachter, responsable Fourrages au sein d’Elevage Conseil Loire-AnjouEcarts des couts de production

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