Principes du semis de prairie sous couvert de céréales
Le semis sous couvert de céréale (ou d’une association céréales – protéagineux) consiste à semer une prairie temporaire en même temps qu’une céréale. Selon les régions et les conditions pédoclimatiques, il peut s’agir d’un semis à l’automne sous couvert d’une céréale d’hiver ou au printemps sous une céréale de printemps.
Intérêt et objectifs
L’implantation des prairies temporaires est un facteur clé qui conditionne largement leur mise en place, leur production et leur pérennité. Certains aléas climatiques (sécheresse à l’automne, fortes précipitations au printemps…) peuvent impacter défavorablement l’implantation des prairies. Le semis sous couvert permet de pallier ce problème.
Conseils techniques
Semis
À l’automne, on sème le même jour la céréale (ou une association cérélaes protéagineux ) et la prairie, en respectant les doses de semis préconisées pour chaque espèce. Cette pratique demande un semis en deux passages le même jour avec un semoir à bottes (bottes relevées ou descentes décrochées ou semis à la volée) ou un semoir à double caisson permettant de s’affranchir d’un passage. La céréale doit être semée à une profondeur de 2 à 3 cm et la prairie dans le premier centimètre, dans l’entre-rang de la céréale.
Après semis, il faut penser à bien réappuyer le sol (rouleau denté ou cultipacker). Il est aussi possible (mais plus risqué) d’implanter la céréale ou l’association à l’automne, puis la prairie en fin d’hiver (au stade tallage de la céréale), après un passage de herse étrille.
Fertilisation
La première année, la fertilisation minérale est à éviter pour favoriser les protéagineux et les légumineuses. Une fertilisation organique reste possible.
Récolte
La récolte de la cérélae ou de l’association est possible selon deux modalités : - en fourrage, le rendement est en général similaire à celui d’une céréale ou d’un mélange céréale-protéagineux cultivé seul ; - en grain, à condition d’avoir choisi une prairie peu agressive ( à base de RGA, de fétuque élevée, fléole…). On observe généralement des pertes de rendement.
NB : Au printemps, on peut aussi semer une céréale (de printemps) et une prairie fin mars début avril. On réalise ensuite une première coupe le plus tôt possible, en juin, puis on peut faire pâturer les repousses ou réaliser une seconde coupe 35 à 40 jours plus tard.
Avantages
Limite le salissement en première année. Permet de s’affranchir de l’utilisation des produits phytosanitaires. Réduit le temps de travail et la consommation de carburant.
Limites
Bien choisir les espèces et mélanges à implanter : l’association ou la céréale ne doit pas être trop couvrante afin de limiter la compétition avec la prairie.
Impacts sur le climat
La pratique est globalement favorable. Les émissions de GES sont réduites du fait de la diminution de l’utilisation de carburant (une seule préparation de sol pour deux semis, pas de désherbage de la céréale). La consommation de produits phytosanitaires est également réduite. Par ailleurs, le sol est couvert plus longtemps, ce qui limite le risque d’érosion.