Pas de repousse d'herbe automnale en Pays de la Loire
En 2018, le manque de pluie n'aura pas permis une repousse conséquente d'herbe automnale dans la majorité des Pays de la Loire. Certains éleveurs qui avaient récolté peu de fourrage au printemps ont tenté de semer un dérobé fourragé. Comme pour les parcelles déjà en place, ces implantations ont souffert du peu de précipitation.
De septembre à octobre, les éleveurs des Pays de la Loire ont guetté l'arrivée de la pluie. Il aura finalement fallu attendre le 7 novembre pour que les premières averses viennent humidifier la terre. Conséquence, il n'y a pas eu ou très peu de repousse d'herbe automnale. « On a constaté une petite croissance, mais pas significative par rapport à la marge d'erreur de l'herbomètre » indique Jean-Luc Gayet, conseiller prairie à la chambre d'agriculture de Loire-Atlantique. « On doit être à moins de 0,5 t/ha de fourrage. Normalement sur cette période, la pousse se situe plutôt entre 1,5 et 2 t/ha » poursuit le ligérien. Cette situation fait suite à un printemps déjà compliqué avec un mois de mai très sec et trop d'humidité en juin au moment de la fenaison. « Heureusement les précipitations de juin ont permis de poursuivre le pâturage jusqu'à la mi-juillet », constate Jean-Luc Gayet. La hausse des températures a ensuite stoppé la pousse de l’herbe. Ce qui a obligé les éleveurs à rentrer les animaux et à attaquer dès l’été les stocks de foin prévus pour l’hiver. Sur des prairies déjà installées, certains éleveurs réfléchissent maintenant à un pâturage de quelques jours début décembre. « Avant tout pâturage, il faut qu'un stock minimum se reconstitue et pour le moment ce n'est pas le cas, sauf sur certaines zones très localisées qui ont eu des averses en octobre » constate le spécialiste prairie.
Réussir les dérobés d'automne en condition sèche
Face à une situation déjà tendue au printemps, des éleveurs ont tenté de semer des dérobés fourragers pour une récolte automnale. Vu la sécheresse des mois d’août à octobre, l’implantation a été compliquée. « Normalement en un mois et demi, il est possible de faire une première récolte. Cette année sur la même période, tout n’avait pas encore levé », constate Jean-Luc Gayet. « Le problème avec ce retard à l’implantation c’est qu’en novembre c'est trop tard, il n'y a plus assez d’ensoleillement et les gelées blanches refroidissent le sol et freinent la croissance de l'herbe » analyse-t-il. Pour que le dérobé puisse quand même être récolté au printemps, il conseille d'éviter les espèces gélives. « Sur ce type de situation, il faut privilégier un ray-grass italien à 15 kg/ha, qui va supporter et le sec et l'hiver, en mélange avec une légumineuse type trèfle incarnat, trèfle de micheli ou trèfle de squarrosum à 10 kg/ha. Le semis doit se faire rapidement après la moisson, avec un ou deux déchaumages, pour garder le frais. Mais pour cette année 2018 exceptionnellement sèche, le conseiller a constaté que même ce type de variété a eu du mal à s’implanter.