Mettez de la diversité dans vos prairies

Gagner en autonomie protéique passe par une meilleure valorisation de ses fourrages. Des fourrages dont on maximisera la teneur en azote par la présence de légumineuses. Pour une production et une teneur alimentaire optimisée, quelles que soient les conditions climatiques, des essais menées sur la ferme expérimentale des Bouviers (56) montrent que l’avantage revient aux prairies multi-espèces mais aussi multi-variétés.

Le programme Cap’Protéines travaille à développer l’autonomie protéique des élevages de ruminants. Les prairies ont une belle carte à jouer pour y arriver. « Pour remplacer les tourteaux de soja importés, nous pouvons gagner en autonomie protéique par les fourrages, encourage Jérôme Pavie, chef du service fourrages et pastoralisme de l’Institut de l’Élevage. Enrichir ses prairies avec des légumineuses est l’une des premières pistes ».

Sur la ferme expérimentale des Bouviers, à Mauron (56), des essais ont été conduits pour déterminer les mélanges les plus intéressants. « Sur des parcelles en damier, nous avons suivi différentes combinaisons de graminées et de légumineuses pour suivre le rendement, la valeur nutritive et l’évolution de l’équilibre des espèces », présente Patrice Pierre, ingénieur fourrages à l’Institut de l’Élevage. Les parcelles ont été exploitées avec une fauche pour de l’ensilage, puis un enrubannage et enfin du pâturage. Et ce pendant 2 ans ». Ont été testés 3 ray-grass avec des précocités différentes, de la fétuque élevée, du dactyle, du trèfle blanc agressif, du trèfle blanc nain et de la luzerne, seuls ou en association.

« Sur la 1e coupe, les niveaux de production sont semblables. Sur la 2e, les différences de précocité dans l’épiaison se font plus sentir », constate Patrice Pierre. Cette année, le ray-grass tardif a été le plus impacté par le manque d’eau. Le RGA précoce s’en est le mieux sorti en matière de rendement. Le mélange des trois ray-grass, précoce, intermédiaire et tardif, a donné plus de production mais est moins pâturable du fait de la présence d’épis. « Toutefois, le mélange de trois précocités de ray-grass donne une bonne souplesse d’utilisation et a plutôt bien résisté à la sécheresse », remarque le spécialiste. Le trèfle blanc amène de la production sur les deux premières années. « Il y a une augmentation de production de 15% entre un trèfle blanc agressif seul et en mélange avec un trèfle violet, note Patrice Pierre. Reste à voir la pérennité du mélange dans le temps ». Le trèfle violet et le dactyle donnent un mélange intéressant car le trèfle violet a su garder sa place. Pour de la fauche, les nouvelles variétés de fétuque ont des valeurs alimentaires intéressantes.

Jouer aussi sur la complémentarité entre variétés

Sur la ferme des Bouviers et dans 5 autres sites expérimentaux, ont été testées des prairies multi-espèces et multi-variétés en assemblant de 5 à 7 espèces, avec de 3 à 5 variétés par espèce. « Avec différentes variétés d’une même espèce, on joue sur la diversité des génotypes pour garder productivité et valeur alimentaire dans toutes les conditions climatiques, explique Patrice Pierre. En calculant la valeur nutritive et en suivant l’évolution des espèces, nous voulons arriver à trouver une prairie multi-espèces stable dans le temps, au niveau de sa productivité comme de sa composition ». Des premiers essais, il ressort que le mélange de variétés à base de RGA, fétuque élevée, trèfle blanc, dactyle et luzerne améliore la productivité avec un gain de 1 tMS par rapport au témoin avec une seule variété. On trouve un gain similaire dans les luzernières quand on compare une parcelle avec une seule variété, A, avec une autre avec deux variétés, A et B. Il y a un gain de productivité dans les prairies multi-espèces comme dans les associations RGA TB multi-variétés. Attention toutefois aux différentes de date d’épiaison qui peuvent compliquer l’organisation du pâturage.

Patrice Pierre dans une parcelle de la station expérimentale des Bouviers

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