Objectif autonomie alimentaire, les promesses du semis sous couvert

À la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou (Maine-et-Loire), les essais visent à atteindre l’autonomie alimentaire du troupeau en proposant les associations d’espèces prairiales les plus productives. Le semis de prairies à flore variée est testé sous couvert d’associations céréales-protéagineux : les premiers résultats sont prometteurs.

« Depuis la création de ferme en 1998, sept essais de longue durée ont été menés pour identifier les assemblages d’espèces prairiales les mieux adaptés dans le contexte régional, explique Jean-Paul Coutard, responsable de ce site expérimental. En moyenne, les prairies à flore variée, composés de 5 à 7 espèces(1), produisent 1,5 t de matière sèche de plus que l’association ray-grass anglais/trèfle blanc, y compris sur les sols profonds. Mais près d’une année sur deux, les automnes secs perturbent l’installation des prairies semées après la récolte des céréales. Les éleveurs qui optent pour un semis de prairies sous couvert d’une avoine de printemps se trouvent quant à eux très souvent confrontés à une fin d’hiver humide. Dans les deux cas, la production de fourrage est pénalisée.

(1) RGA, fétuque, TB, trèfle hybride et lotier corniculé, parfois du pâturin des prés pour les prairies de longue durée, de la fléole des prés sur sols assez profonds ou plus humides, de la luzerne pour les praires de fauche.

Pallier les automnes secs et les fins d’hiver humides

D’où l’idée de tester, au sein du site, dans le cadre d’un réseau régional d’essais, le semis de prairies à flore variée sous couvert d’une association céréales-protéagineux (triticale, avoine, pois, vesce), à l’automne, en un seul passage. Nous avons profité de la nécessité de renouveler le semoir de la ferme pour s’équiper d’un semoir double caisson, d’une largeur de 3 m. Les deux semis ont eu lieu le même jour, autour du 10 octobre : celui des prairies à 1 cm de profondeur et celui de l’association céréales-protéagineux à 2 ou 3 cm. Cette technique permet de supprimer l’interculture, et de maitriser les adventices habituellement très présentes en début de vie de la prairie. Testée dans deux essais, cette stratégie a permis une installation satisfaisante de la prairie. Elle donne entière satisfaction quand l’association est récoltée en fourrage mais pénalise le rendement de la culture quand elle est récoltée en grains. D’où la nécessité de poursuivre les essais pour, par exemple, adapter la densité de semis des prairies et des céréales », conclut le responsable de la ferme expérimentale de Thorigné.

La ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou en quelques chiffres

  • 137 ha de SAU : 106 ha de surface fourragère (45 % de prairies temporaires, 7 % d’associations céréales-protéagineux récoltées en fourrage et 48 % de prairies permanentes de longue durée), 25 ha de cultures (triticale-pois, féverole d’hiver, céréales et tournesol) et 6 ha d’essais en petites parcelles,
  • 68 vaches de race limousine et leur suite pour la production de viande bovine biologique,
  • Une recherche d’autonomie alimentaire totale,
  • Ce site a été mis en place en 1998 par Jean-Paul Coutard, un passionné qui fera valoir ses droits à la retraite en avril 2017.
Jean-Paul Coutard dans une prairie à flore variée

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