Besoin de fourrage ? Les dérobées, vite !

L’implantation de cultures dérobées s’affiche comme une solution pour, à court terme, regonfler le stock fourrager. "L’implantation de cultures dérobées, juste après la moisson des céréales reste une bonne solution pour récupérer de la matière sèche", explique Bruno Osson, du Gnis.

« Choisir les espèces à implanter, c’est avant tout se poser plusieurs questions : quelle utilisation vais-je en faire ? Comment se fera la destruction de ces cultures ? Quels sont les risques de dissémination dans la culture suivante ? ». Car en termes d’espèces, le choix est large. Même si les ray-grass – d’Italie ou hybride – et les trèfles – incarnat ou d’Alexandrie – restent très prisés, n’oublions pas les autres espèces (cf. encadré). Les éleveurs ont alors le choix de faire pâturer leurs animaux, de réaliser un affourragement en vert ou alors de faucher pour stocker le fourrage. L’exploitation de ce nouveau stock pourra alors se faire en automne et/ou en hiver et/ou au printemps.

Semer tôt

« Une semence de qualité, semée tôt, dans de bonnes conditions : telles sont les clés de la réussite. La terre doit être préparée finement et roulée avant le semis pour présenter une surface plane : les graines étant le plus souvent très petites, cette exigence permet de maîtriser la profondeur de semis ». Le mode de destruction est également à prendre en compte. Plusieurs hypothèses : la durée de vie du couvert est courte et dans ce cas, la destruction sera naturelle. Soit les animaux, en pâturant, se chargent de cette mission ou alors le gel le fera plus tard en saison. La gestion d’éventuelles repousses et leur destruction dans les cultures suivantes devront aussi être considérées. Les parcelles proches de prairies sont idéales pour cette implantation : les animaux conserveront ainsi leurs repères tout en profitant des abreuvoirs en place dans le pré d’à côté. L’association de deux espèces (trèfle d’Alexandrie et RGI par exemple) peut s’avérer une bonne stratégie pour tamponner les aléas climatiques de l’automne. L’objectif étant par ailleurs d’avoir un maximum de surface foliaire, Bruno Osson conseille également d’augmenter légèrement les doses de semis par rapport aux doses préconisées en culture pure.

Espèces à implanter, faites votre choix

Cinq groupes d’espèces conviennent à l’implantation en dérobée :

  • les graminées : ray-grass d’Italie ou ray-grass hybride ;
  • les céréales à paille : avoine classique (de printemps ou d’hiver), seigle ou triticale ;
  • les crucifères : choux, colza, radis, navette et navet fourragers ;
  • les légumineuses à petites graines : trèfles incarnat et d’Alexandrie ;
  • les légumineuses à grosses graines : pois fourrager, féverole, vesce.

A noter qu’en RGI, les variétés alternatives se conservent mieux que les variétés non alternatives qui, elles, sont idéales pour le pâturage. De même, les variétés diploïdes conviennent mieux à la fauche que les tétraploïdes, destinées avant tout au pâturage.

Les atouts des crucifères

Implantées dès la récolte du précédent, les crucifères (colza fourrager, navette fourragère, chou…) peuvent en 50 à 60 jours produire de 2 à 7 t de MS/ha selon le climat. « Ces petites graines lourdes sont faciles à installer et s’adaptent aux différents climats, même à la sécheresse, rappelle Bruno Osson. Très appétentes, elles sont également une source de protéines non négligeable. Leur utilisation peut se faire de deux façons : pâturage au fil ou affouragement en vert. En revanche, leur forte teneur en eau rend difficile leur conservation. A noter que les animaux sont capables de déraciner les pivots et de les consommer. »

Bruno Osson

Inscription à la newsletter

Votre adresse e-mail ne servira qu'au traitement de votre abonnement à ladite lettre d'information par l'Interprofession des semences et plants. Pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits, cliquez ici.

Les derniers articles d'agronomie

Oui, en système herbager autonome, il faut faucher 50 % de sa surface en herbe au 1er cycle

Au printemps, les conditions sont réunies pour une croissance de l’herbe supérieure aux besoins du troupeau pâturant. Pour limiter le gaspillage, il faut faire des fourrages conservés.

Oui, l’herbe jeune vaut un concentré de production

L’herbe verte au stade feuillu est un aliment de très bonne valeur alimentaire. Pour en profiter au maximum, le le stade d’exploitation est l’élément primordial.

Oui, faucher tôt les prairies permet de bien gérer le pâturage

Les fauches précoces comportent plusieurs avantages : la constitution de stocks fourragers de bonne qualité, une gestion du pâturage facilitée et permet de bonnes repousses pour le début de l’été.

Les derniers articles d'Herb'actifs

Paroles d'éleveurs

« Il faut toujours faire évoluer son système »

Digital

Pâturage tournant : des pistes pour réduire le coût des clôtures virtuelles

Agronomie

Oui, en système herbager autonome, il faut faucher 50 % de sa surface en herbe au 1er cycle

Des outils pour vos prairies

Le Calculateur de Mélanges Prairiaux

Cette application vous permet de déterminer le peuplement théorique d'une prairie semée à partir d'un sac de mélange, ou bien de composer vous même votre mélange en fonction du type de prairie que vous voulez obtenir.

Vers l'application

Herbe-Book

La catalogue des graminées et légumineuses fourragères inscrites au catalogue des variétés officielles. Sélectionnez les variétés sur des critères d'exploitation, de production, de maladie et de qualité alimentaire pour les comparer.

Vers le catalogue