Les légumineuses font leur grand retour !

Leurs nombreux atouts ainsi que le contexte économique font des légumineuses des plantes d’avenir. La fluctuation des cours des matières premières et notamment du tourteau de soja, comme celle des prix de l'énergie et des engrais remettent au goût du jour ces plantes riches en protéine qui fixent l’azote de l’air.

Même si les légumineuses fourragères comme la luzerne ou le trèfle violet ont fortement régressé durant la période 1970-1990 à la faveur de l'intensification et de la spécialisation des zones d'élevage, on observe depuis peu un regain d'intérêt pour des systèmes fourragers plus herbagers s'appuyant davantage sur le pâturage. C'est ainsi qu'aujourd'hui, près de 2,4 millions d'hectares de prairies temporaires sont semées avec des légumineuses seules ou en association avec des graminées fourragères. Plus souple d'exploitation, ces associations permettent notamment de mieux valoriser les graminées en fournissant l'azote dont elles ont besoin. En outre, elles permettent une meilleure stabilité de la valeur alimentaire des fourrages durant l'année. La flambée des cours des matières premières et notamment du tourteau de soja (1), comme celle des prix de l'énergie et des engrais plaident aujourd'hui pour leur développement. Au moment où le Centre interprofessionnel des viandes met en avant l'importance de l'herbe dans l'élevage bovin français et où le ministre de l'Agriculture défend le « soutien économique à l'herbe inscrit dans le premier pilier de la Pac », le moment est donc venu de relancer la production fourragère à partir de légumineuses.

Des excellentes têtes de rotation

Les arguments en faveur du redéveloppement des légumineuses fourragères se sont multipliés à la lumière des dernières réformes de la PAC plaidant pour une agriculture plus durable et plus respectueuse de l'environnement. L'instauration du découplage des aides a, par contre, modifié le raisonnement économique. Si hier, les aides constituaient un élément déterminant de ce raisonnement, l'importance et l'impact des aides pèsent aujourd'hui beaucoup moins dans la balance au moment de décider des assolements...Les critères techniques et économiques reviennent donc au premier plan, si l'on vise avant tout

à diminuer le coût de production du litre de lait ou du kilo de viande. Les légumineuses peuvent apporter des solutions variées suivant les contextes pédoclimatiques des régions, que ce soit en matière d'environnement ou de qualité et de traçabilité des animaux. L'implantation de ces nouvelles cultures fournira par ailleurs d'excellentes têtes de rotation tout en apportant sécurité, économie et meilleure valorisation des protéines.

De nouveaux atouts pour les légumineuses

Au-delà de l'intérêt reconnu des légumineuses comme fournisseur d'azote à la culture et de protéines aux animaux, les légumineuses et leur association aux graminées fourragères peuvent s'intégrer dans un système cohérent et durable qui dépasse le seul calcul de rentabilité de l'ammonitrate et du tourteau de soja, voire du coût de récolte et de stockage des fourrages de substitution. Sur le plan agronomique, les légumineuses offrent une grande régularité de production. C'est un atout important pour la sécurité d'un système fourrager. De plus, la répartition de production dans l'année et une forte pousse estivale peuvent être des arguments décisifs à leur implantation. Enfin, elles procurent un effet bénéfique sur la structure du sol, notamment la luzerne dont le système racinaire est puissant et laisse un reliquat d'azote important pour la culture suivante. Même si la récolte et la conservation des légumineuses demeurent leur point faible, elles ont une production de protéines très importante : un hectare de luzerne peut fournir en effet davantage de protéines qu'un hectare de pois, de féverole ou de lupin !

Un bilan énergétique plus que favorable

En matière environnementale, les risques de pollution par les nitrates sont faibles. Les plantes utilisent en effet la fixation symbiotique en fonction des teneurs de nitrate du sol et les exportations sont très fortes lors de la fauche. Leur bilan énergétique est également plus que favorable. En effet, il faut plus de deux litres de fuel pour produire, transporter ou épandre une unité d'azote de synthèse (chiffres 2003) alors que les légumineuses utilisent simplement l'énergie solaire pour faire fonctionner leur fixation symbiotique locale. « Si l'on supprimait complètement les engrais azotés minéraux dans les exploitations d'élevage, grâce à une utilisation systématique des associations de légumineuses fourragères et à une meilleure valorisation des engrais de ferme, on pourrait économiser en France près d'un million de tonnes d'azote minéral correspondant à une économie de deux millions de tonnes de fuel », constatait A.Pflimlin de l'Institut de l'Elevage en 2003.

de la luzerne

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