Légumineuses + graminées on y gagne à tous les couples !
Trop discret le couple légumineuses-graminées ? Christian Huyghe, directeur de recherche à l’Inra de Lusignan (Vienne), le pense ; il insiste sur plusieurs avantages- clés : la productivité, la teneur en protéines, la digestibilité et la teneur en sucres, d’où découle notamment « l’ensilabilité ».
Christian Huyghe explique la productivité d’une association par la diversité : « la biomasse en est favorisée, tant par le nombre d’espèces, que par la capacité à fixer l’azote, la taille, la vitesse de croissance...». Les légumineuses compensent ainsi par une composition morphologique stable la croissance des graminées, plus variable. Tout au long des cycles, la compensation entre les légumineuses, à composition plus stable, et les graminées permet une couverture maximale des besoins des animaux. Ce processus va également jouer sur les équilibres protéines, sucres et digestibilité. L’apport de protéines fraîches par les légumineuses, par nature solubles, va toutefois se traduire par une dégradation rapide dans le rumen, donc une moindre valorisation.
D’où l’intérêt d’un apport de foin. Christian Huyghe cite l’enrubannage comme un bon compromis entre le foin et l’ensilage pour préserver les protéines des légumineuses. « Pour une biomasse identique à celle obtenue avec 150 U d’azote sur graminées pures, il est possible de ne rien apporter avec une association comportant les mêmes graminées et du trèfle blanc » développe le chercheur. Tout de même, quelques facteurs limitants : « La conduite culturale d’une graminée pure, le soja servant ensuite de variable d’ajustement pour la ration, est plus simple. Avec une légumineuse, il faut prendre en compte la structure du couvert, l’équilibre entre espèces hérité de la gestion du pâturage… Le sursemis de légumineuse peut être un correctif », conseille Christian Huyghe. Autre atout, plus écologique, des légumineuses dans les prairies : des floraisons appréciables pour la biodiversité et les abeilles ».