Installer une prairie de courte durée au printemps

Pour des questions agronomiques, de rotation des cultures ou pour palier à un déficit fourrager, il peut être intéressant d’envisager l’implantation de prairies de courte durée. Cette durée peut aller de 6 mois à 3 ans selon la situation et les besoins en fourrages.

De nombreuses espèces sont disponibles en graminées et légumineuses pour ce type de prairie semée à cette période en fonction de l’usage prévu et de la pérennité souhaitée.

Pour chaque durée, des espèces adaptées

Pour une durée de 6 mois, on peut utiliser le ray-grass d’Italie alternatif ou non alternatif, le trèfle incarnat ou le trèfle d’Alexandrie. Sur sol réchauffé, on peut utiliser le ray-grass d’Italie alternatif, le moha, la vesce commune, le trèfle d’Alexandrie ou la vesce velue.

Pour une pérennité de 14 à 15 mois, avec une dernière exploitation d’avril avant retournement et implantation d’une culture de printemps, le choix se portera sur le ray-grass d’Italie alternatif ou non alternatif, le trèfle violet ou le trèfle incarnat.

Pour une destruction de cette prairie temporaire au 2e automne, choisir le ray-grass d’Italie non alternatif, le ray-grass hybride, le trèfle violet ou le trèfle hybride.

Pour une pérennité de 26 mois, dans l’objectif d’implanter une culture de printemps après une dernière exploitation au tout début de la 3e année, les espèces conseillées sont le ray-grass d’Italie non alternatif, le ray-grass hybride, le festulolium, le trèfle violet, le trèfle hybride ou le trèfle blanc géant.

Pour une pérennité de 32 à 36 mois et donc une destruction en fin d’été, les espèces à choisir sont le festulolium, le ray-grass hybride, le trèfle violet, le ray-grass anglais précoce à intermédiaire ou le trèfle blanc géant.

Choisir des espèces complémentaires et des variétés adaptées

Pour faire face aux aléas climatiques et avoir une bonne souplesse d’utilisation, il est conseillé de choisir au moins 2 espèces, comprenant au moins une graminée et une légumineuse. Le choix des variétés est essentiel et l’information sur les variétés inscrites au Catalogue Français des Variétés est disponible sur le site www.herbe-book.org. Voici des critères à prendre en compte pour une prairie de courte durée.

La remontaison : faculté de la plante à refaire des épis après chaque coupe. La remontaison est intéressante pour constituer un fourrage de type ensilage ou foin. Pour le pâturage, le choix se portera plus sur des espèces et types variétaux non remontants.

La ploïdie : la plupart des plantes sont diploïdes (2 n), c’est-à-dire que les chromosomes vont par paire. Chez les ray-grass anglais, d’Italie, hybrides et le trèfle violet, certaines variétés peuvent aussi être tétraploïdes (4 n). Ce qui donne des plantes très différentes des diploïdes. Pour les variétés tétraploïdes, les feuilles sont beaucoup plus larges, plus retombantes, plus appétentes et plus riches en eau. Les diploïdes sont plus adaptées pour faire des fourrages de réserve. Les tétraploïdes sont quant à elles mieux adaptées au pâturage. Toutefois, si le pâturage est intensif et le piétinement important, les diploïdes auront plus de pérennité. Les variétés tétraploïdes peuvent être malgré tout utilisées pour faire des fourrages mais le temps de séchage sera plus long.

L’alternativité : c’est la capacité d’une plante à se reproduise l’année du semis. Par exemple, une variété non alternative ne monte pas en épi l’année du semis. Pour un semis au printemps et une exploitation au pâturage en automne, une variété non alternative est recommandée.

La précocité d’épiaison : elle correspond à la date à partir de laquelle les premiers épis sont visibles. C’est à partir de ce moment que la qualité alimentaire des graminées diminue. Une épiaison tardive offre aux éleveurs de longues périodes d’exploitation qui permettent de mieux gérer le pâturage. Mais attention, d’une manière générale, ces variétés tardives nécessitent des sommes de températures plus importantes pour exprimer leur potentiel. Elles sont donc à éviter dans les zones froides. De même en conditions séchantes, on optera plutôt pour des variétés précoces afin de récolter ou pâturer tôt.

Et pour réussir le semis

Une dose totale comprise entre 25 et 30 kg de semences à l’hectare est recommandée. Pour aider au bon calcul du semis, il faudra tenir compte du poids de 1 000 grains (PMG) et des espèces présentes si un mélange est constitué. L’application « Calculateur de mélanges prairiaux », disponible sur ce site et pour smartphone Android est conçue pour vous aider à concevoir votre mélange de semences. Le principe est de traduire un peuplement de plantes souhaité en kg de semences par hectare.

La profondeur de semis d’environ 1 cm dans une terre fine est importante à respecter. Le passage d’un cultipacker ou croskillette ou rouleau sera nécessaire pour assurer un bon contact terre-graines garant d’une bonne levée homogène.

association de graminées et légumineuses

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Le Calculateur de Mélanges Prairiaux

Cette application vous permet de déterminer le peuplement théorique d'une prairie semée à partir d'un sac de mélange, ou bien de composer vous même votre mélange en fonction du type de prairie que vous voulez obtenir.

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