Pour faire du stock fourrager sur pieds
S’il est établi que la règle essentielle du pâturage est de faire consommer une végétation dense, d’une hauteur située entre 15 cm à l’entrée des animaux à 5 cm à leur sortie, on peut aussi envisager le stockage d’une végétation un peu plus haute pour être consommée plus tardivement et réduire le coût du machinisme.
Le fourrage pâturé est sans conteste la méthode la plus économique de nourrir ses animaux. La récolte et le stockage des fourrages peuvent tripler le prix de revient de la tonne de matière sèche « à la bouche de l’animal ».
Mais la nature est ainsi faite que la production des prairies n’est pas régulière, ni prévisible en fonction des conditions de température, d’humidité et des plantes de la parcelle. Parfois, on récolte du fourrage que l’on ne redistribue de toute façon que quelques semaines plus tard, en période d’été.
Rigueur et méthodes
Néanmoins, cette pratique ne doit pas être un simple abandon de végétation dans laquelle on remet des animaux lorsqu’elle est haute. A minima, il faut faire un pâturage précoce puis un second mi-mai.
Le premier est fait un déprimage. Pâturer (ou faucher) l’herbe très précocement, en fin d’hiver début du printemps, a pour conséquence de faire taller et densifier la végétation. Le second doit permettre d’étêter la végétation. Pâturer lorsque l’épi est déjà dans la gaine pour que la plante ne produise ensuite plus que des feuilles le restant de l’année, ce qui permet de gagner en densité et de contenir l’apparition d’autres d’épis. On observe ensuite la pousse et lorsque l’herbe vient à manquer dans les autres parcelles, on peut aborder cette parcelle par le pâturage au fil avant mais aussi arrière si possible. Il convient d’estimer la consommation journalière des animaux et le stock d’herbe pour les mettre en adéquation.
Des espèces fourragères adaptées
Il est fondamental que la végétation soit adaptée pour que la qualité ne soit pas altérée. Pour les prairies temporaires, certains critères d’espèces prairiales sont prioritaires pour constituer des stocks sur pieds de qualité : la résistance aux maladies, la prédisposition à la remontaison, la résistance à la sécheresse. La présence de légumineuses est quasi indispensable pour gagner en stabilité de la valeur du fourrage, pour maintenir l’appétence et bénéficier de la fixation d’azote.
Les espèces estivales par excellence sont le dactyle, la fétuque élevée, le trèfle blanc, le lotier, la minette, la luzerne et le trèfle violet que l’on peut envisager au pâturage en mélange.
Pour des prairies de courte ou moyenne durée (3 ans), le ray-grass hybride mérite d’être signalé car il a un système racinaire puissant, il résiste à la chaleur et à la sécheresse. De plus, la sélection offre un panel de variétés remarquables.
Bien choisir ses espèces et ses variétés
L’outil Herbe Book est idéal pour déterminer les variétés les plus adaptées à la constitution de stock de fourrage sur pied.
C’est aussi l’occasion de rappeler que le plein été et la fin d’été sont aussi les périodes optimales pour ressemer les prairies car la végétation naturelle est moins compétitive et la terre est chaude. Restent les conditions hydriques qui déterminent la faisabilité du chantier de ressemis.