Faites-en des tonnes à la récolte, vous engrangerez de la qualité !

Un fourrage de qualité mérite la plus grande attention, notamment lors du chantier de récolte. L’expert Gilles Crocq nous explique pourquoi.

Quels sont les enjeux d’une récolte de fourrage ?

Réussir un chantier de récolte, c’est avant tout trouver le compromis entre deux objectifs : intervenir au bon moment pour viser la teneur en matière sèche optimale et limiter les pertes. Deux objectifs qui, au final, s’avèrent contradictoires. Car si les interventions mécaniques permettent effectivement d’accélérer le séchage des prairies, elles peuvent occasionner des pertes, notamment sur les parties les plus riches.

Quelles précautions convient-il de mettre en place ?

De la fauche à la mise en andains, certaines règles doivent être respectées, à commencer par la hauteur de coupe. Pour les graminées, cette hauteur doit, au minimum, être de 5 cm. Elle passe à 6 / 8 cm pour les légumineuses. Même si le rendement est impacté - de 60 kg de matière sèche peu digestible par hectare et par centimètre de hauteur de fauche perdue pour la luzerne par exemple - la repousse qui suivra, plus rapide, compensera cette perte. Le risque de couper trop court est de souiller le fourrage avec de la terre, surtout si le terrain n’est pas parfaitement plat. Quant au stade idéal de fauche, il se situe début épiaison pour les graminées et bourgeonnement pour les légumineuses. Au-delà, la valeur alimentaire diminue très rapidement.

Les différents équipements présents sur les faucheuses permettent-ils de « jouer » sur la qualité des fourrages ?

Bien entendu. Quel que soit le matériel utilisé, les réglages doivent être ajustés en fonction de la quantité de fourrage à sécher, des prévisions climatiques et du taux de matière sèche visé. Pour cela, différents paramètres sont à ajuster : la vitesse de rotation du conditionnement - à réduire quand la proportion de légumineuses augmente -, la position du contre-peigne - à débrayer pour les légumineuses -, le réglage des volets à l’arrière… et bien entendu, la largeur de l’andain. Plus l’andain sera large, plus le fourrage sèchera vite pendant les premières heures. Ce réglage est à privilégier quand le sol est sec : cela évite ainsi un passage de faneuse.

La faneuse reste-t-elle utile ?

Dans bien des situations oui, car le fanage, aidé du soleil, accélère la dessiccation. En cas de rendement important, cette opération s’avère des plus utiles pour retourner l’andain et exposer ainsi le dessous de la couche du fourrage. Au-delà de 35 % de MS, ce n’est plus l’énergie solaire qui est limitante mais le renouvellement de l’air dans le fourrage : le fanage sert alors à aérer cette couche. Au fur et à mesure du séchage du fourrage, la dépose au sol doit être la plus uniforme et la plus minutieuse pour limiter les pertes notamment pour des espèces fragiles comme les légumineuses. Dans l’idéal, il faudrait baisser la vitesse d’entrainement de la faneuse à la prise de force à moins de 300 tr/mn. Les essais, menés sur luzerne par le pool machinisme Midi-Pyrénées* ont montré qu’une réduction de 100 tr/mn de la vitesse de rotation des toupies et un ajustement de la vitesse d’avancement du tracteur permettaient de préserver d’un point la MAT.
* Piloté par les Cuma, en partenariat avec Arvalis

Andain régulier, reprise facilitée

L’un des principaux enjeux de l’andainage est de former un andain homogène pour faciliter sa reprise par la presse, l’ensileuse ou l’auto-chargeuse.
Plus il sera régulier, meilleur sera le débit du chantier et moindre sera le risque de bourrage. Pour la confection de balles rondes ou d’enrubannage, des andains homogènes permettront d’aboutir à des balles de densité homogène, se conservant dès lors bien mieux. La vitesse de rotation de la prise de force revêt également son importance pour préserver la qualité d’un fourrage dont la MS oscille entre 60 et 70 %. Comme pour la fauche, le réglage de la hauteur d’andainage doit être régulièrement vérifié pour limiter l’incorporation d’impuretés.

Gilles Croqstock de foin dans une grange

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