Azote minéral au printemps : démarrer à 200 au compteur…
200°C cumulés depuis le 1er janvier : c’est la somme de température nécessaire pour le démarrage des prairies, et donc des besoins en azote. Pour Pierre-Vincent Protin, ingénieur en production fourragère à Arvalis-Institut du végétal, il y a énormément à gagner à respecter cette règle.
« Une enquête Fertilisation menée au printemps 2009 auprès de 300 éleveurs a mis en évidence des dates d’apport d’azote sur prairies au cours du mois de mars. Or, selon la règle des 200°C cumulés depuis le 1er janvier, il faudrait épandre au plus tard vers le 20 février » déplore Pierre-Vincent Protin… Cette règle, testée par le passé dans de nombreuses situations (climats, sols, espèces…) et de nouveau dans les stations expérimentales d’Arvalis en 2009, a largement fait ses preuves.
Dès fin janvier sur la façade Ouest ?
Le décalage d’un mois, soit environ 100°C cumulés en plus ou en moins, peut provoquer une baisse de rendement d’herbe de plus de 30 %. Et beaucoup plus au-delà. « Les données ont été recueillies dans des zones de climat océanique, semi-océanique ou continental, sur différentes graminées, types de sol, précise l’ingénieur Arvalis. Elles confirment toutes l’intérêt d’un apport dès fin janvier en partant de l’Ouest de la France, à mi-mars, à l’Est, comme le montre la carte. Evidemment, la portance des sols et les périodes d’interdiction d’épandage définies par la Directive Nitrates devront aussi faire parti des critères de décision…». Cette règle des 200°C comme somme de température constitue le principal élément de décision, faute de pouvoir déterminer facilement, dans les prairies, le stade où les plantes ont besoin d’azote.